L'Europe a "tout à fait les moyens de faire pression sur les États-Unis" face leurs menaces de taxer l'importation d'acier et d'aluminium
Edouard Boursieu, représentant de la Commission européenne en France, a expliqué, mercredi, que l'Europe ne souhaitait pas une guerre commerciale alors que les États-Unis ont menacé d'instaurer des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium.
L'Union européenne s'est mis en ordre de marche face aux menaces américaines de taxes sur les importations d'acier et d'aluminium. Si l'objectif est d'éviter "à tout prix" une "guerre commerciale" et de "rester dans le cadre des règles de l'OMC", l'Europe a "tout à fait les moyens de faire pression sur les États-Unis", a expliqué Edouard Boursieu, représentant de la Commission européenne en France pour les questions commerciales, mercredi 7 mars sur franceinfo.
franceinfo : Vous préparez-vous à une guerre commerciale ?
Edouard Boursieu : La guerre commerciale, on veut l'éviter à tout prix. C'est bien pour ça qu'on se prépare à la guerre : 'Si tu veux la paix, prépare la guerre.' On fourbit nos armes, on affûte nos instruments pour pouvoir répondre aux mesures américaines et surtout dissuader les Américains qui n'ont toujours pas pris ces mesures. On a une position très responsable. On tient à tout prix à rester dans le cadre des règles de l'OMC, ce qui n'est pas le cas des États-Unis, de manière proportionnée, ciblée, pour faire pression sur les États-Unis, pour défendre les intérêts européens, mais pas pour faire de surenchère, pas pour faire d'œil pour œil dent pour dent, pas pour jeter de l'huile sur le feu. C'est donc une position de fermeté, mais aussi de responsabilité pour éviter une escalade et une dégradation de la situation dont on n'a absolument pas besoin aujourd'hui, notamment dans le secteur de l'acier, qui a passé une phase très difficile avec la crise de surproduction au niveau mondial. L'industrie de l'acier relève la tête aujourd'hui, ce n'est pas du tout le moment de se lancer dans une guerre commerciale qui serait extrêmement problématique pour nos industriels.
Avez-vous les moyens de faire plier les États-Unis ?
On a tout à fait les moyens de faire pression sur les États-Unis. Le type de mesures dont on parle aujourd'hui est absolument du même ordre que les mesures américaines. Les règles de l'OMC nous permettent d'établir des contre-mesures qui sont du même ordre de grandeur que les mesures américaines, on parle de milliards de dollars, ce sont des mesures qui sont extrêmement significatives. Du côté européen, ce sont des mesures qui sont parfaitement ciblées. Ce n'est pas du tout par hasard que le jus d'orange de Floride, les Harley Davidson ou les jeans Levi's ont été sélectionnés. C'est parce que ce sont les produits qui, dans les états américains concernés, font le plus mal et font le plus pression sur les sénateurs et les représentants américains qui peuvent eux-mêmes faire pression sur Donald Trump pour revenir en arrière. C'est bien ce que l'on voit à Washington. Aujourd'hui, il y a une mobilisation générale avec énormément de gens qui appellent Donald Trump à renoncer à ces mesures parce que les premiers à souffrir de ces mesures, ce seraient les Américains eux-mêmes.
Envisagez-vous des actions communes avec d'autres pays dans le monde, comme la Chine ?
Tout à fait, on est en relation étroite avec nos partenaires commerciaux, avec la Chine, mais surtout avec le Canada, le Mexique, le Brésil, qui sont les premiers concernés par les mesures américaines, bien avant la Chine. On travaille très étroitement avec eux pour poursuivre les États-Unis à l'OMC, pour les faire condamner s'ils prennent ces mesures et pour répondre plus directement à ces mesures.
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