Ouragan Hélène aux Etats-Unis : comment la catastrophe s'invite dans la campagne présidentielle américaine

Donald Trump, qui s'est rendu à la rencontre des sinistrés, a accusé Joe Biden de "ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines". Le président lui a répondu qu'il mentait et doit se rendre dans les régions touchées mercredi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le candidat républicain à l'élection présidentielle, Donald Trump, salue ses partisans lors d'une visite à Valdosta, en Géorgie, le 30 septembre 2024. L'Etat a été durement touché par l'ouragan Hélène. (MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

D'énormes dégâts matériels et de potentiels dommages collatéraux politiques. La tempête Hélène a traversé six Etats du sud-est des Etats-Unis, faisant au moins 130 morts et entraînant la disparition de "600 personnes", selon les chiffres transmis par Liz Sherwood-Randall, conseillère à la sécurité intérieure de la Maison Blanche, lundi 30 septembre.

Arrivé par la Floride, l'ouragan de niveau 4 (sur une échelle de 5) a également traversé la Caroline du Sud, la Virginie, le Tennessee, la Caroline du Nord et la Géorgie. Ces deux derniers font partie des swing states, ces Etats-clés dans l'élection présidentielle du 5 novembre. Les dégâts recensés ont rapidement déplacé les conséquences de la catastrophe sur le terrain politique, où Donald Trump a critiqué la gestion de la situation par Joe Biden.

Donald Trump dénonce un Etat fédéral "pas réactif"

Le candidat républicain est arrivé lundi à Valdosta, une commune sinistrée de Géorgie. Casquette rouge barrée du slogan Make America great again ("rendre sa grandeur à l'Amérique") sur la tête, le milliardaire s'est engagé à "apporter beaucoup de matériel de secours, notamment du carburant, des équipements et de l'eau" à ceux dans le besoin. Il a même discuté avec Elon Musk, dont il est proche, de la possibilité de déployer son service d'internet par satellite Starlink dans la région, la connexion de centaines de milliers de foyers étant perturbée par les coupures de courant. Dans la foulée, un porte-parole de la Maison Blanche a assuré sur le réseau social X que le déploiement de tels systèmes était "déjà en cours".

S'il s'est refusé à parler politique, Donald Trump a tout de même envoyé quelques piques à ses adversaires démocrates, reprochant à l'Etat fédéral de n'être "pas réactif". Un peu plus tôt, il avait accusé le gouvernement et les autorités démocrates de Caroline du Nord de "ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines". Une accusation réfutée par le gouverneur de l'Etat, Ray Cooper. "Si vous avez besoin d'aide, nous l'apporterons", a-t-il assuré. "S'il y a bien un moment où il faut se rassembler et mettre la politique de côté, c'est maintenant."

L'Etat de Caroline du Nord est traditionnellement très disputé lors des élections. En 2020, Donald Trump l'avait emporté de 70 000 voix, rappelle le HuffPost. Les votes en Géorgie sont également très serrés, puisque Donald Trump avait perdu de seulement 11 000 voix face à Joe Biden lors du dernier scrutin. Après ce résultat, il avait d'ailleurs crié au complot, dénoncé des fraudes et même fait pression sur le responsable de l'élection présidentielle dans cet Etat. Il avait finalement été inculpé pour tentative de manipulation de l'élection

Joe Biden accuse le républicain de mentir

Depuis la Géorgie, Donald Trump a félicité le gouverneur républicain Brian Kemp, qui "fait un très bon travail", même si, selon le milliardaire, l'élu local avait eu "du mal à joindre le président au téléphone", a rapporté le New York Times. Une affirmation contredite plus tôt dans la journée, puisque Brian Kemp avait déclaré que lui et le président s'étaient entretenus dimanche. "Il m'a simplement dit : 'Hé, de quoi as-tu besoin ?', a relaté le gouverneur au quotidien, et je lui ai dit : 'Vous savez, nous avons ce dont nous avons besoin. Nous allons suivre le processus fédéral'."

Attaqué sur sa gestion de la catastrophe, Joe Biden est sorti de sa réserve pour s'en prendre au milliardaire. "Il ment", a-t-il tonné.

"Ce qui me met en colère [c'est qu'il] sous-entend que nous ne faisons pas tout ce qui est possible. (…) C'est faux et c'est irresponsable."

Joe Biden

devant la presse

Il a assuré les populations de son soutien indéfectible. "J'ai passé au moins deux heures au téléphone hier [pour gérer la situation], de même que la veille", a-t-il rétorqué, assurant que les autorités fédérales seraient "là aussi longtemps que nécessaire". Le président a déclaré lundi qu'il comptait demander au Congrès un financement supplémentaire, avance le New York Times, et a assuré qu'il se rendrait en Caroline du Nord mercredi. Il ne l'a pas fait plus tôt pour ne pas perturber les opérations de secours, avait-il justifié.

Kamala Harris apporte son soutien aux victimes

Outre Joe Biden, Donald Trump s'en est également pris à sa rivale pour l'élection de novembre, Kamala Harris. Sur le réseau social X, il a asséné qu'avec cette administration, les besoins des Américains "venaient toujours en dernier".

Il lui a reproché d'être "en déplacement, à faire campagne", notamment pour des événements de collecte en Californie, "alors que de grandes parties de notre pays ont été dévastées par cet ouragan massif", rapporte le New York Times. La vice-présidente a pourtant annulé des événements de campagne pour tenir lundi une réunion et s'est rendue brièvement au siège de l'agence fédérale de gestion des urgences pour marquer son soutien aux sinistrés.

"Notre nation est avec vous et notre administration continuera à faire tout ce qu'elle peut pour vous aider à vous rétablir et à reconstruire, peu importe le temps que cela prendra", a-t-elle assuré sur X. Elle a ajouté devant la presse qu'elle prévoyait de se rendre dans les régions touchées "dès que possible sans perturber les opérations d'intervention d'urgence", précise le New York Times. "Cela doit être la plus haute priorité et le premier ordre du jour", a-t-elle conclu.

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