Reportage "Elle a fait du bon travail", "Il s'en sort très bien"... Après le débat Trump-Harris, les électeurs démocrates et républicains défendent leur candidat

Franceinfo a suivi le premier face-à-face télévisé des candidats à la présidentielle américaine avec des électeurs de chaque camp à Washington et dans le Wisconsin.
Article rédigé par franceinfo
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Une Américaine regarde le débat entre Donald Trump et Kamal Haris, le 10 septembre 2024. (ALLISON BAILEY / AFP)

Une poignée de main et des échanges tendus. Le premier débat entre Kamala Harris et Donald Trump s'est déroulé dans la soirée du mardi 10 septembre aux États-Unis à moins de deux mois de l'élection présidentielle. Dans un bar à Washington, un bastion démocrate où Joe Biden l'a emporté avec plus de 90% des voix en 2020, Joe sait déjà pour qui il va voter comme la majorité des clients : "Tout le monde, sauf Trump ! Je pourrais voter pour une pomme de terre", répond-il, en souriant une bière à la main. 

Au-delà de la plaisanterie, il est venu comme beaucoup ici, justement pour ne pas que ce soit un vote par défaut, pour se rassurer sur Kamala Harris et savoir si la vice-présidente était capable de "challenger" Donald Trump sur ses mensonges et ses outrances. Et pour beaucoup, Kamala Harris a totalement fait le job et a clairement exposé des mesures de son programme, là, où, selon eux, Donald Trump s'est contenté de ressasser les mêmes mensonges et inepties. 

"Donald Trump a été pire que la première fois"

Des contre-vérités que n'apprécie pas Gwendoline. Elle fait partie des indécis et est originaire du Wisconsin. Elle voulait en savoir plus sur les programmes de chacun et ressort déçu concernant Donald Trump : "Oh mon dieu, je ne sais pas si j'ai une opinion. Je pense que Kamala s'en est mieux sortie que lui. Et Trump a été pire que la première fois."

Pendant le débat, les rires ont souvent retenti, déclenchés par les mensonges de Donald Trump mais aussi par les réponses du tac au tac de Kamala Harris. Et si beaucoup l'ont trouvé incisive, notamment sur l'avortement ou l'immigration, Charlie trouve qu'elle n'est pas allée assez loin : "J'aurais souhaité qu'elle soit dans l'attaque, notamment sur les mensonges de Trump." Juste à côté sa femme Serena pense le contraire. "Je ne suis pas d'accord. Je pense qu'elle a été bonne et que cela faisait partie du plan de ne pas rentrer dans son jeu. Il était tellement outrancier ce soir sur les migrants qui mangent des chiens ou sur l'avortement. Elle a fait du bon travail." Est-ce que cela suffira pour qu'elle soit élue ? Serena a la même réponse que beaucoup dans ce bar de Washington : "Je croise les doigts."

"Il a dû faire face à trois contradicteurs"

Autre État, autre camp et autre jugement sur le déroulé du débat. Des électeurs républicains se sont réunis dans le Wisconsin pour supporter leur candidat et ont apprécié, entre deux chips et du pop-corn, la prestation de Donald Trump. Ils ne sont pas très critiques, évidemment, face au spectacle de leur champion et malgré ses approximations, voire ses contre-vérités, préfèrent se concentrer sur la candidate démocrate. "Kamala Harris a beaucoup livré d'informations non exactes, affirme Mary, vêtue toute de rouge, la couleur des trumpistes. Il y a beaucoup de choses qu'elle raconte sans y croire vraiment. Elle ne dit pas comment elle va gouverner, et c'est un problème."

Sur l'économie, sur l'immigration ou sur l'avortement, les trois principaux sujets de l'actuelle campagne. Drew a trouvé l'ancien président aussi juste qu'offensif. Peu importe qu'il propage de fausses informations sur les migrants illégaux notamment, ce qui compte, c'est sa détermination dans un combat que l'entrepreneur juge inégal. "Il a dû faire face à trois contradicteurs, les deux journalistes de ABC et une autre qui n'a jamais reçu la moindre voix dans une primaire. Alors oui, il s'en sort très bien."

La salle applaudit quand Donald Trump se moque de Joe Biden ou intime l'ordre de le laisser parler. Seul bémol, Dan regrette certains excès : "Sa personnalité, cela peut poser problème. Il peut être rebutant parfois, mais ils le sont tous les deux. Il peut être agressif et même agaçant. Mais moi, je me concentre sur les résultats et j'espère que c'est ce que les gens regarderont pour aller voter."

Dans cet État-clé du Wisconsin, Donald Trump l'avait emporté en 2016, puis Joe Biden il y a quatre ans, Mais à 20 000 voix près, tout est possible encore le 5 novembre.

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