Reportage "Trump, c'est juste un vrai mec" : la question du genre, l'un des enjeux principaux de la présidentielle américaine

Les électorats féminins et masculins sont particulièrement divisés avant l'élection présidentielle américaine, surtout sur la question du droit à l'avortement.
Article rédigé par franceinfo
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Donald Trump et Kamala Harris se saluent avant un débat, le 10 septembre 2024. (SAUL LOEB / AFP)

L’élection présidentielle américaine, qui se tient le 5 novembre 2024, pourrait se jouer sur la question du genre. Les sondages montrent en effet que la démocrate Kamala Harris a du mal à obtenir le soutien des hommes, tandis que le candidat républicain Donald Trump a le même problème avec les femmes. La vice-présidente mobilise principalement les électrices sur la défense de l’avortement, alors que l’ancien président séduit les électeurs avec une rhétorique très masculine. Franceinfo l'a constaté en Caroline du Nord.

"Il nous ramène à l'époque où les femmes n'avaient aucun droit"

"Trump est un leader très fort, très compétent. C'est juste un vrai mec", affirme Ted, qui sort de son bureau de vote à Denver, petite ville de Caroline du Nord. Le retraité de 75 ans, ancien gérant de supermarché, vient de cocher Trump sur son bulletin. D'après lui, "probablement plus d'hommes voteront pour Trump", car "avec cette question de l'avortement, plus de femmes voteront pour Kamala".

Le droit fédéral à l'avortement, annulé par la Cour suprême il y a deux ans, est effectivement l'un des sujets qui mobilisent les électeurs et électrices démocrates, comme Gina Walkerson, 43 ans. Son soutien à Kamala Harris est "en grande partie lié à la fin de l'arrêt Roe vs Wade et d'autres droits comme la fécondation in vitro". Donald Trump "nous ramène à une époque où les femmes n'avaient aucun droit. Les hommes devraient voter pour elle", affirme cette employée d'une société de livraison de repas à Atlanta, en Géorgie.

Trois millions de plus d'Américaines que d'Américains

Les deux candidats tentent de combler le fossé entre hommes et femmes dans leurs discours et leurs choix d’entretien à la presse. Mais les Américaines et les Américains semblent bien décidés à rester derrière leur favori.

Le camp Trump devrait "se méfier", d'après Sarah Longwell, analyste conservatrice hostile à l'ancien président républicain. Car le fossé entre le vote des hommes et celui des femmes est encore plus grand chez les jeunes. Or les jeunes hommes, "ce n'est pas le groupe le plus fiable quand il s'agit de voter", dit-elle. En revanche, elle note que "les femmes sont plus nombreuses et plus susceptibles de se déplacer en masse". Il y a 3 millions de femmes de plus que d'hommes aux États-Unis et depuis plus de 40 ans, elles votent davantage que les hommes.

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