Hillary Clinton investie candidate démocrate à la Maison Blanche : "Un moment historique"
L'ancienne secrétaire d'Etat est devenue la première femme à se présenter à la course à la présidentielle au nom de l'un des deux grands partis au pouvoir outre-Atlantique. Les partisans de Bernie Sanders, son ancien rival, n'ont pas tous salué cette première dans l'histoire politique américaine.
Le moment est historique. Après les huées de la veille, les acclamations emplissent l'enceinte du Wells Fargo Center de Philadelphie (Etats-Unis) pour saluer la nouvelle. Quelques minutes plus tôt, mardi 26 juillet, Hillary Clinton est officiellement devenue la première femme à être investie candidate à la Maison Blanche par l'un des deux grands partis outre-Atlantique. "Quelle époque formidable !", s'enthousiasme dans les couloirs Kaliope Parthemos, 46 ans, venue du Maryland.
Nous avons eu un président Afro-Américain, qui sera remplacé par une femme présidente.
Un à un, chaque Etat s'est exprimé pour annoncer le résultat de ses primaires, jusqu'à ce que Bernie Sanders prenne la parole. Une fois de plus, le sénateur du Vermont mouille la chemise pour son ancienne rivale. "Dans un esprit d'unité", il lui offre cette fois-ci symboliquement l'investiture. "Je demande que la convention suspende la procédure, que le décompte des voix soit enregistré et qu'Hillary Clinton soit désignée candidate du parti démocrate pour la présidence des Etats-Unis", annonce-t-il au micro, sous les ovations du public.
"C'était très classe, très unificateur", se réjouit Gerald Neal, 70 ans, délégué et membre du Sénat du Kentucky. Le geste est d'autant plus fort qu'il intervient après une première journée de convention chahutée. Dès la prière d'ouverture lundi, les soutiens de Bernie Sanders ont systématiquement perturbé l'événement, sifflant à chaque fois que le nom d'Hillary Clinton était prononcé. Ce mardi, les quelques protestataires sont submergés par les ovations, inaudibles sous les applaudissements.
Le happening des pro-Sanders
Mais la colère gronde toujours dans les allées de la convention. Sitôt le résultat connu, des délégués pro-Sanders quittent leur siège pour envahir les tentes sous lesquelles sont installés les médias du monde entier. Certains viennent bâillonnés, pour signifier qu'ils sont "sans voix", "réduits au silence par le parti démocrate". Coiffé de son chapeau de Robin des bois, Austin Dreis-Ornelas ne veut pas abandonner la "révolution politique" prônée par son mentor.
Les pro-Sanders montrent leurs pancartes vers le centre des médias, bouclé par la police #DemsInPhilly pic.twitter.com/LsZhZQvvZr
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) 26 juillet 2016
"Sans voix", peut-on lire sur le baillon de cette manifestante #DemsInPhilly pic.twitter.com/m6fqLkUxvN
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) 27 juillet 2016
On ne peut pas faire confiance à Hillary Clinton. Elle a accepté de l'argent d'à peu près tous les lobbies qu'elle promet aujourd'hui de combattre.
Comme de nombreux autres protestataires, il dénonce une élection faussée : "On est censés être démocrates, et le comble de l'ironie, c'est que les primaires du parti républicain ont été plus démocratiques que les nôtres." "Il nous faut un troisième parti viable, ajoute Mercedes Alonzo, déléguée du Connecticut. Je faisais partie de l'establishment démocrate, mais Bernie m'a ouvert les yeux, comme beaucoup. On a besoin d'avoir d'autres choix, comme en Europe où le spectre politique est beaucoup plus large."
"On ne peut pas faire confiance à Hillary", me dit Austin, délégué du Texas #DemsInPhilly pic.twitter.com/ig1vlZ160M
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) 27 juillet 2016
"Mais souriez bon sang ! C'est historique !"
Face à la centaine de manifestants, Jule Sandoval, 46 ans, ne tient pas en place. Volontaire pour la convention, elle bondit dans tous les sens, en brandissant devant leurs visages un portrait d'Hillary Clinton. "Mais souriez bon sang ! Souriez ! C'est un moment joyeux, c'est historique !", hurle-t-elle. "Ces gens-là ne sont pas des vrais partisans de Bernie, ils n'ont pas saisi l'esprit de son message", commente cette fervente supportrice de l'ancienne secrétaire d'Etat.
"Vraiment, ça fait chier qu'ils nous gâchent ce moment", poursuit-elle. Elle se dit "persuadée" que les protestataires ont été "payés par Donald Trump". Sur Twitter, le milliardaire républicain n'a pas manqué de souligner la désunion, mais une autre personnalité politique s'est invitée ce mardi soir : Jill Stein, la candidate écologiste, arpente les allées. Déjà prête à récupérer les voix des déçus du parti démocrate.
Many of Bernie's supporters have left the arena. Did Bernie go home and go to sleep?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 27 juillet 2016
Jill Stein, candidate écolo, s'est invitée à la convention #DemsInPhilly pic.twitter.com/Le83Lse11A
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) 26 juillet 2016
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