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L'amérique en campagne J- 11 : Donald Trump court derrière les minorités

Donald Trump ne fait pas recette auprès des latinos-américains. Mais le candidat républicain ne s'avoue pas vaincu. En attendant, Hillary Clinton prépare la suite. Elle a trouvé son secrétaire d'État.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Donald Trump lors d'un discours à Manchester, aux Etats-Unis, le 28 octobre 2016. (RYAN MCBRIDE / AFP)

Le chiffre du jour : 12%

Les électeurs latino-américains ne représentent que 12% des électeurs mais sont très présents dans les États qui peuvent faire basculer le scrutin. Les deux candidats les courtisent et l'organisation "Save The Day", qui fait campagne pour que les Américains aillent voter, vient de sortir sur le sujet un spot très émouvant.

On y suit plusieurs familles latino-américaines le jour des élections : une femme de ménage qui se lève à 4 heures du matin, un ancien soldat en fauteuil roulant, une famille propriétaire d'un food truck, et une petite fille qui va à l'école. Au moment où la radio annonce la victoire de Donald Trump, la petite-fille prend la main de son grand père et demande : "Can we stay ?", en français "Est-ce qu'on peut rester ?" 

Donald Trump a fait de l'immigration, et surtout l'immigration illégale, le coeur de sa campagne tandis qu'Hillary Clinton veut accorder un statut légal temporaire aux enfants d'immigrés illégaux. Les positions des deux candidats sont aux antipodes.

Pour cette élection, les latinos-américains devraient former un groupe homogène. "Cela arrive souvent quand le parti républicain s'appuie sur une rhétorique anti-immigrant ou anti-latino. En réaction, les latinos se mobilisent, ils votent d'un seul bloc. C'est ce qui se passe dans cette élection, explique Frances Negrón-Muntaner, à la tête du centre de recherches ethniques à l'université de Columbia, c'est ausi ce qu'on a vu avec Mitt Romney il y a 8 ans, ces moments où il avait du mépris pour les électeurs latinos ou les sans-papiers qui sont latinos"

On peut dire, sans trop se tromper, que les latinos vont voter à au moins 70 % pour Clinton

Frances Negrón-Muntaner

Un score à prendre avec des pincettes pour la chercheuse qui rappelle la faible participation des latinos-américains aux dernières élections. En 2012, moins de la moitié d'entre eux se sont rendus aux urnes. 

Le retour du vice-président

Joe Biden, l'actuel vice-président démocrate pourrait bien reprendre du service. Si Hillary Clinton gagne l'élection, elle pourrait en faire son secrétaire d'Etat, selon une information du site Politico.

Âgé de 74 ans, Joe Biden a passé 36 ans au Sénat, notamment à la tête de la commission des affaires étrangères. Il est un peu perçu par les américains comme un grand sage, le profil idéal du chef de la diplomatie. Les conseillers de la candidate démocrate cherchent maintenant les arguments qui pourraient le convaincre.

Sortie de piste

Il ne s'agit pas d'un dérapage verbal, mais bel et bien, d'une sortie de piste. C'était à New York, il pleuvait, la piste était trempée. À l'atterissage, l'avion de Mike Pence, le colistier de Donald Trump, a terminé sa course dans la boue.

L'avion, un Boeing 737, a laissé des entailles impressionnantes dans le sol mais il n'y a pas de blessés. Le colistier républicain a annulé sa participation à une soirée de levée de fonds hier soir dans la Trump Tower de Manhattan. Mais il en a profité pour faire quelques photos avec les pompiers.

Donald Trump vs "Pussy Riot"

Dans un clip vidéo, l'impertinent groupe punk féministe "Pussy Riot" imagine ce que seront les Etats-Unis si le candidat républicain devient président. Le clip sert aussi de promotion pour l'album des Pussy Riot qui sort vendredi 28 octobre. On y voit des extraits de discours entrecoupés de scènes de fiction violentes, dérangeantes. Par exemples, les femmes y sont marquées au fer rouge lorsqu'elles sont trop grosses ou parce qu'elles ont avorté.

Les Pussy Riot se sont fait connaitre il y a quelques années pour leur critique virulente de Vladimir Poutine, lui-même accusé aujourd'hui de vouloir influencer la campagne en faveur du républicain

Donald Trump et ses amis indiens

Parce qu'il faut aller chercher chaque voix, dans chaque recoin de l'Amérique, le milliardaire se découvre des affinités avec l'hindouisme. A l'occasion de Diwali, la grande fête indienne des lumières qui est célébrée ce week-end, il s'est fendu d'un petit spot de campagne :  une compilation de meetings où il dit tout le bien qu'il pense de l'Inde et de son premier ministre Narendra Modi. Donald Trump s'essaye même à l'hindi avec un accent à couper au couteau : "Abi Ki Baar Trump Sarkaar", autrement dit "Le temps est venu pour un gouvernement Trump".

Avec trois millions d'américains d'origine indienne, cette communauté est une toute petite minorité mais elle est très éduquée et très influente. En 2012, elle avait voté démocrate à plus de 65 %.

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