Etats-Unis : quinze détenus de Guantanamo transférés aux Emirats arabes unis

Quinze détenus de la prison militaire de Guantanamo ont été transférés aux Emirats arabes unis, annonce le Pentagone dans un communiqué (en anglais), lundi 15 août. Douze des hommes libérés sont yéménites et trois sont afghans, selon un responsable du département d'Etat, qui a préféré conserver l'anonymat. Après avoir été transférés, les anciens détenus de Guantanamo sont en général remis en liberté sous conditions de dispositifs de supervision et de suivi de programmes de réinsertion.

Washington avait des difficultés à trouver un pays acceptant d'accueillir des Yéménites, qui ne peuvent pas être pris en charge dans leur pays à cause de la guerre civile en cours depuis 2015. "Les Etats-Unis sont reconnaissants au gouvernement des Emirats arabes unis pour son geste humanitaire et sa volonté de soutenir les efforts en cours des Etats-Unis pour fermer le centre de détention de Guantanamo", écrit ainsi le Pentagone.

Obama ne pourra pas fermer la prison pendant son mandat

Il reste désormais 61 prisonniers dans ce centre ouvert après les attentats du 11-Septembre par le président George W. Bush, pour y regrouper les prisonniers de la "guerre contre le terrorisme". Il y avait 242 détenus à l'arrivée de Barack Obama au pouvoir. Guantanamo a accueilli au total 780 prisonniers, depuis son ouverture en octobre 2001. Au fil du temps, la prison de Guantanamo est devenue un puissant symbole anti-américain.

Ce transfert de quinze prisonniers est le plus important réalisé par le gouvernement Obama. Les libérations se sont accélérées ces derniers temps, car le président américain souhaite tenir sa promesse de fermer la prison, même avec sept ans de retard sur ses premiers engagements. Cet objectif paraît toutefois impossible durant son mandat, faute de trouver un endroit, aux Etats-Unis, où transférer la cinquantaine de prisonniers qui ne sont pas libérables.

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En effet, le plan du président américain Barack Obama prévoit de transférer les quelques dizaines de prisonniers restant dans des prisons américaines de haute sécurité, mais la loi prohibe de tels transferts vers le continent. Les républicains, majoritaires au Congrès, bloquent toute initiative. Leur candidat à la présidentielle, Donald Trump, a d'ailleurs indiqué qu'il comptait "remplir" Guantanamo "de sales types". Interrogé par le Miami Herald (en anglais), il a également évoqué la possibilité d'y juger des citoyens américains accusés de terrorisme, devant une cour martiale.