Vol Rio-Paris : la catastrophe reconstituée dans un simulateur de vol
Sans tirer de conclusions hâtives ni pointer du doigt la responsabilité, des pilotes ou un éventuel défaut de conception de l’avion, ce que l’on peut dire, c’est que l’équipage a été surpris par la perte des indications de vitesse due au givrage des sondes Pitot.
À 11.000 mètres, la marge de manœuvre est extrêmement étroite. Toutes les corrections sur les commandes doivent être fines. Lorsque le pilote automatique et l’auto-poussée se sont désengagés, le pilote en fonction, assis en place droite, a tiré assez fortement sur le mini-manche, avec toute la poussée des moteurs. Ce qui a eu pour conséquence de faire monter l’avion jusqu’à atteindre la limite de son domaine de vol.
Pendant plus d’une cinquantaine de secondes, l’alarme de décrochage a retenti. Mais sur Airbus, lorsque la vitesse devient trop faible, elle s’arrête. Du coup, à chaque fois que l’équipage a tenté de repositionner l’avion en descente, à piquer, l’alarme s'est réenclenchée, ce qui a sans doute semé le trouble dans l’esprit des pilotes. Or ils n’avaient que quelques secondes pour réagir face à des systèmes complexes, qui en situation dégradée demandent un temps de réflexion.
L’appareil s’est retrouvé dans une position quasi-irrécupérable. Avec cette mauvaise analyse de la situation, les pilotes n’ont pas compris qu’ils décrochaient.
_ Au simulateur de vol, nous avons pu récupérer ce décrochage haute-Altitude. Mais pour une raison toute simple : nous savions précisément ce qui allait se passer, nous savions où regarder, pour y avoir été parfaitement préparés.
Frédéric Béniada, spécialiste aéronautique pour France Info
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