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Du plus coté au plus controversé, quatre favoris au titre de pape

Francetv info vous présente quatre cardinaux pressentis pour succéder à Benoît XVI.

Article rédigé par franceinfo
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Des cardinaux arrivent au Vatican pour les discussions en prévision du conclave, le 4 mars 2013. (VINCENZO PINTO / AFP)

Avant de se déplacer en papamobile, il faut d'abord être papabile. Papabili (au pluriel), c’est ainsi que l’on désigne ceux qui ont le plus de chances d’être élu pape. La date du conclave durant lequel sera désigné le successeur de Benoît XVI par les 115 cardinaux électeurs n’a pas encore était décidée mais certains favoris se distinguent déjà. Tandis que les prélats réunis au Vatican entament jeudi 7 mars leur quatrième jour de "congrégations générales", francetv info vous présente quatre favoris.

Le plus coté :  le Canadien Marc Ouellet

Le cardinal canadien Marc Ouellet au Vatican le 5 mars 2013. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

C'est le nom qui revient le plus souvent dans la bouche des spécialistes. Le cardinal québécois Marc Ouellet, 68 ans, incarnerait "une espèce de continuité" avec Benoît XVI, selon Jean-Claude Turcotte, le cardinal et archevêque de Montréal. Traditionaliste, il a provoqué des levées de boucliers au Québec dans les années 2000 en défendant les positions du Vatican contre le mariage homosexuel ou l'avortement, même en cas de viol.  

En 2005 déjà, à la mort de Jean-Paul II, il avait été cité parmi les pressentis. Sera-t-il plus chanceux cette fois ? "Je ne peux pas ne pas y penser maintenant", a-t-il avoué récemment. "Je suis très conscient de la lourdeur de la tâche", a-t-il relevé, avant d'ajouter : "Il y a un certain nombre de personnes qui ont plus de chances que moi."

Le plus islamophile : l'Italien Angelo Scola

Le cardinal italien Angelo Scola lors d'une messe à Milan (Italie) le 12 février 2013. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

Avec Marc Ouellet, Angelo Scola, 71 ans, est l'autre favori officieux de Benoît XVI. Angelo Scola a fait partie de la même école théologique que Joseph Ratzinger, qui salue la nouveauté du Concile Vatican II tout en se félicitant de sa continuité avec la tradition. Hostile à toute islamophobie, il a lancé en 2004 une revue de réflexion islamo-chrétienne reconnue, Oasis, publiée en plusieurs langues. Il s'est aussi taillé une réputation d'ouverture en prédisant pour l'avenir un "métissage" plutôt que le "choc" des civilisations.

Sa nationalité italienne pourrait jouer en sa faveur. Interrogé par francetv info, Philippe Levillain, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-10 Nanterre, imagine bien "un Italien prendre la suite" de Benoît XVI.

Le plus admiré : le Brésilien Odilo Scherer 

Le cardinal brésilien Odilo Pedro Scherer lors d'une messe à Sao Paulo (Brésil) le 13 février 2013. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Odilo Scherer, Brésilien d'origine allemande, est considéré comme le cardinal d'Amérique latine qui a le plus de chances de devenir pape. "Je dirais que Scherer serait le meilleur choix", affirme John Allen Jr., auteur de plusieurs livres sur l'Eglise catholique, dans un entretien au journal O Globo. "Il a une bonne réputation et est admiré ici [au Vatican]". Traditionaliste, Odilo Scherer, 63 ans, est préoccupé par la montée en puissance des églises évangéliques au détriment du catholicisme au Brésil. Selon lui, "la messe ne doit pas devenir un show".  En février, après avoir souligné que l'Eglise catholique avait dû affronter des défis au cours de ses 2 000 ans d'histoire, il a indiqué qu'elle devait maintenant relever celui de la "post-modernité".

Le plus controversé : le Ghanéen Peter Turkson 

Le cardinal ghanéen Peter Turkson, au Vatican le 4 mars 2013. (VINCENZO PINTO / AFP)

Parmi les Africains, le cardinal ghanéen Peter Turkson est le favori. Mais il a commis plusieurs maladresses qui pourraient jouer en sa défaveur. En octobre, devant 250 évêques réunis en synode, il a diffusé une vidéo alarmiste sur la progression démographique des musulmans en Europe, s'attirant les foudres du public. Selon le vaticaniste Marco Tosatti, certains Européens, comme le cardinal de Paris, André Vingt-Trois, auraient particulièrement peu apprécié ses déclarations selon lesquelles on construit en France plus de mosquées que d'églises. Récemment, ses propos affirmant que les traditions africaines protégeraient de l'homosexualité et de la pédophilie ont été épinglés par les médias américains.

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