Cet article date de plus de sept ans.

Au Venezuela, pro et anti-Maduro se défient de nouveau dans la rue

Caracas est le théâtre, ce mercredi, de nouvelles manifestations de l'opposition et des partisans de Nicolas Maduro. Le président du Venezuela a décrété le renforcement des milices civiles.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manifestation d'opposants au président Nicolas Madur à Caracas (Venezuela), le 1er avril 2017. (JUAN BARRETO / AFP)

La tension est montée d'un cran, mercredi 19 avril, au Venezuela. Les opposants défilent dans les rues de Caracas, la capitale, pour "la mère de toutes les manifestations" contre le président Nicolas Maduro. Des contre-manifestations sont organisées ce même jour par les partisans du président. Ce dernier parle de tentative de "coup d'État".

Sur Twitter, les appels à manifester et à contre-manifester se sont multipliés ces derniers jours, et le choix de la date n'est pas anodin : le 19 avril 1810 marque le début de la Guerre d'indépendance du Venezuela.

Depuis la victoire de l'opposition en 2015, le Venezuela s'enfonce dans la crise politique

Le bras de fer entre le président et l'opposition dure depuis que le centre-droit, porté par l'effondrement de l'économie et le mécontentement de la population, a obtenu la majorité au Parlement vénézuélien, en décembre 2015. Depuis, l'opposition a tout fait pour que Nicolas Maduro quitte le pouvoir : une gigantesque pétition en faveur d'un référendum sur son départ, une demande d'élections anticipées. Rien n'est passé.

Il y a trois semaines, la Cour suprême, réputée proche de Maduro, a même tenté de s'arroger les pouvoirs du Parlement et d'attribuer encore plus de prérogatives au président vénézuélien, avant de reculer 48 heures plus tard.

Les opposants à Nicolas Maduro, successeur de Hugo Chavez (président de 1999 à son décès, en 2013) ne désarment pas. La Table pour l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition, appelle à descendre massivement dans le centre-ville de Caracas, mercredi soir, puis à converger vers les bureaux du Défenseur du peuple, symbole du chavisme. Les autorités ont prévenu que la zone serait bouclée et réservée à l'autre défilé, celui des partisans de Maduro.

Nicolas Maduro dénonce l'interventionnisme de Washington et arme les milices

En moins de trois semaines, la vague de répression a déjà fait cinq morts, des dizaines de blessés et a donné lieu à plus de 200 arrestations. Mardi, le département d'État américain a mis en garde Caracas et demandé aux autorités de ne plus réprimer les manifestations de l'opposition. Le président vénézuélien voit dans cette prise de position de Washington un feu vert donné à un complot contre lui. Le prétexte est tout trouvé : pour contrer tout coup d'État ou "intervention étrangère" ce mercredi, Nicolas Maduro a annoncé un gigantesque déploiement militaire et le renforcement des milices civiles, soit 500 000 personnes armées par le gouvernement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.