Crise au Venezuela : " 1 329 personnes sont maintenues en détention", selon le directeur de l'ONG Foro Penal
Depuis le début de la contestation, les ONG aident les opposants emprisonnés . L'envoyée spéciale de franceinfo a rencontré le directeur de l'une d'entre elles, Alfredo Romero.
Depuis mardi 1er août, deux opposants à Nicolas Maduro sont emprisonnés au Venezuela. Des arrestations qui sont particulièrement contestées. Les ONG dénoncent plus que jamais l'usage de la torture qu'elle soit physique et/ou psychologique.
Selon Alfredo Romero, le directeur de l'ONG Foro Penal qui fournit une aide juridique gratuite aux personnes emprisonnées et à leurs familles, plus de 5 000 personnes ont été arrêtées depuis le début de la contestation il y a quatre mois dans le pays.
Un homme très protégé
Pour rencontrer Alfredo Romero, il y a des mesures de précaution à respecter à cause de l'insécurité qui règne à Caracas. Il faut passer devant deux vigiles, l'un à l'extérieur sur le parking du bureau et le second dans le hall de son immeuble. Ensuite, il faut l'appeler et il descend vous chercher, "les services de renseignement peuvent venir m'arrêter ici, aujourd'hui ou demain", explique Alfredo Romero.
Si le directeur de cette ONG est particulièrement surveillé, c'est à cause des chiffres qu'il rassemble depuis le début de la contestation au Venezuela en avril, "130 personnes sont mortes dans les manifestations, 5 058 personnes ont été arrêtées à ce jour et 1 329 personnes sont maintenues en détention."
Entre 10 et 15% des personnes en prison ont été victimes d'actes de tortures
Alfredo Romero, directeur de l'ONG Foro Penalà franceinfo
Alfredo Romero raconte aussi les conditions de détention, "entre 10 et 15% des personnes en prison ont été victimes d'actes de tortures, de traitements inhumain et cruel." Selon cet avocat ça veut dire des abus sexuels, des électrocutions, et des personnes battues pour qu'elles témoignent contre les leaders de l'opposition.
Aidé par les réseaux sociaux
Dans cette ONG, 200 avocats et 3 000 activistes travaillent gratuitement sept jours sur sept pour collecter ces informations car il n'y a pas de données officielles fiables dit Alfredo Romero.
Le plus important pour ce directeur d'ONG, c'est de savoir qui a été arrêté et où la personne a été emmenée. Cela peut-être un adolescent de 14 ans ou une grand-mère de 70 ans. "Les gens ont les numéros de portables de nos volontaires parce qu'on les poste sur Twitter et les réseaux sociaux" raconte Alfredo Romero. Ensuite, les gens les appellent pour dire par exemple : "Mon fils a été arrêté". Cette information est alors rentrée dans une base de données. Tout cela est ensuite envoyé à leur réseau d'activistes et d'avocats à travers le Venezuela.
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