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"J'ai des voisins qui restent deux ou trois jours sans nourriture" : à Caracas, un quartier bastion des chavistes durement touché par la pauvreté

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Benjamin Illy - édité par Julien Pasqualini
Radio France

Franceinfo a pu traverser le quartier 23 de Enero, l'un des quartiers de la capitale vénézuélienne où se trouvent les soutiens du président contesté Nicolas Maduro.

Le retour de l'opposant Juan Guaido au Venezuela après une mini-tournée en Amérique du Sud est attendu avec ferveur par ses partisans. Mais ces derniers redoutent cependant son arrestation par le régime de Nicolas Maduro. À Caracas, les chavistes, partisans de Maduro, ont encore leur bastion. Il s'agit du quartier 23 de Enero, l'un des plus pauvres de la capitale vénézuélienne.  

C'est dans ce quartier que se trouve le mausolée d'Hugo Chavez, et les murs sont recouverts de graffitis à la gloire du président défunt. Accompagné d'Uriana, une journaliste indépendante, franceinfo a traversé ce quartier en voiture. On aperçoit un marché, avec des fruits, des légumes, des œufs... "Il y a bien une crise, explique Uriana. À une autre époque, ce marché aurait été quatre fois plus fourni qu'aujourd'hui. Un kilo d'oignons coûte 4 000 bolivars et les gens gagnent chaque mois 18 000 bolivars. Un kilo de viande peut coûter 8 000 ou 9 000 bolivars, le salaire ne suffit pas pour acheter la quantité nécessaire." 

"Groupes armés par le gouvernement"

Selon Uriana, le quartier reste très pauvre. "J'ai des voisins qui restent deux ou trois jours sans nourriture, et qui tapent à ma porte pour me demander de leur donner quelque chose à manger, c'est la réalité, c'est ce qui se passe."

Pour des raisons de sécurité, impossible de sortir du véhicule. "On va essayer de nous voler, on sera suivis, prévient la journaliste. Et en plus il y a des 'colectivos' partout. Ce sont des groupes armés par le gouvernement. Ils décident ce qui peut se faire, à quelle heure et sous quelle forme. Ils ont des caméras dans tout le quartier, nous sommes surveillés en permanence. Il ne faut pas attirer l'attention, faire des interviews pour montrer la situation dans le pays."  À la question "y a-t-il des trafics de drogue dans le quartier ?", la journaliste ne souhaite pas répondre : "Non, par sécurité je préfère ne pas en parler."

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