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La mort d'Hugo Chavez divise la communauté internationale

Les États-Unis ont notamment estimé que le Venezuela entamait "un nouveau chapitre de son histoire". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président américain, Barack Obama, le 1er mars 2013 à Washington (Etats-Unis).  (SAUL LOEB / AFP)

Personnalité tonitruante et controversée, Hugo Chavez ne faisait pas l'unanimité dans la communauté internationale. Il ne lui laisse pas que des bons souvenirs. Après l'annonce de sa mort, mardi 5 mars, les principaux alliés latino-américains du Venezuela ont salué sa mémoire tandis que les Etats-Unis notamment, ont évoqué "un nouveau chapitre" dans l'histoire du Venezuela. Petit tour d'horizon des réactions. 

Cuba décrète un deuil national

Allié historique d'Hugo Chavez, le régime communiste cubain a annoncé un deuil national de trois jours en son hommage. "Chavez est aussi cubain ! Il a senti dans sa chair nos difficultés et nos problèmes et a fait tout ce qu'il a pu, avec une extrême générosité (...) Il a accompagné Fidel (Castro) comme un véritable fils et son amitié avec Raul (Castro) est profonde", a indiqué le gouvernement.

L'Iran et la Russie, dithyrambiques

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a rendu hommage à un "martyr pour avoir servi son peuple et protégé les valeurs humaines et révolutionnaires". Il a également abondé dans le sens de la théorie du complot, affirmant qu'Hugo Chavez avait succombé à "une maladie suspecte". Et d'ajouter : "Je n'ai pas de doute qu'il reviendra, aux côtés du vertueux Jésus et de l'Homme parfait". Le Venezuela est le principal allié de l'Iran en Amérique latine. Les deux pays, qui ne cachent pas leur anti-américanisme, ont développé des relations économiques et politiques ces dernières années.

Lui aussi proche d'Hugo Chavez du fait de leur rejet commun des Etats-Unis, Vladimir Poutine, le président russe, a salué "un homme hors du commun et fort, qui regardait vers l'avenir et qui était toujours extrêmement exigeant envers lui-même". Il a souligné que le leader bolivarien avait été un "ami proche de la Russie", qui avait permis de poser "des bases solides pour un partenariat russo-vénézuélien, d'établir des contacts politiques actifs et de lancer de vastes projets humanitaires et économiques".

L'émotion dans le reste de l'Amérique latine

Le président bolivien, Evo Morales, au bord des larmes, s'est lui dit "anéanti par le décès du frère Hugo Chavez". Il a indiqué qu'il se rendrait au Venezuela dans les prochaines heures. En Equateur, le président, Rafael Correa, la voix brisée, a assuré qu'il ne faisait "aucun doute que le monde entier reconnaîtra la grandeur d'un homme extraordinaire, courageux, plein d'amour et d'héroïsme", "quand les passions s'apaiseront". Le gouvernement du Nicaragua, également membre comme la Bolivie et l'Equateur de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques, inspirée par le président vénézuélien, a estimé que "les hommes exceptionnels et formidables comme Hugo Chavez ne meurent jamais".

Seuls le Brésil et le Chili se sont montrés plus mesurés. "Le gouvernement brésilien n'a pas toujours été intégralement d'accord avec le président Chavez mais sa disparition représente une perte irréparable. Il était un ami du Brésil et du peuple brésilien", a affirmé la présidente brésilienne, Dilma Rousseff. Quant au chef de l'Etat chilien, Sebastian Pinera, il a souligné le rôle joué par Hugo Chavez dans la création de la Communauté d'Etats latino-américains et des Caraïbes, tout en rappelant : "Nous avions des différences mais j'ai toujours su apprécier la force, l'engagement avec lequel le président Chavez luttait pour ses idées."

Les Etats-Unis "soutiennent les Vénézuéliens"

De son côté, Barack Obama a dit que les Etats-Unis soutenaient les Vénézuéliens et espéraient des "relations constructives" avec le futur gouvernement de ce pays. "Au moment où le Venezuela entame un nouveau chapitre de son histoire, les Etats-Unis continuent à valoriser des politiques qui soutiennent les principes démocratiques, l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme".

Cependant, au Congrès américain, des élus républicains ont pris moins de pincettes. "Hugo Chavez était un tyran qui forçait les Vénézuéliens à vivre dans la peur. Sa mort entame l'alliance des dirigeants gauchistes anti-américains en Amérique du Sud", a notamment déclaré Ed Royce, le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.

En Europe, des hommages modérés

Dans un communiqué, François Hollande a estimé qu'Hugo Chavez avait "profondément marqué l'histoire de son pays". Et de saluer "une volonté indéniable de lutter pour la justice et le développement" "au-delà de son tempérament et de ses orientations, que tous ne partageaient pas". A Londres, c'est le ministre des Affaires étrangères, William Hague, qui s'est chargé de la réaction officielle : "En tant que président du Venezuela pendant 14 ans, il a marqué les esprits dans son pays et bien au-delà."

En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a souhaité que le Vénézuela entame une nouvelle ère. "Je compte sur le fait que le Venezuela prenne un nouveau départ après ces jours de deuil", a-t-il souligné. Et d'ajouter : "Le Venezuela a un fort potentiel et la démocratie et la liberté sont les bons moyens pour concrétiser ce potentiel." L'Espagne, qui entretenait des relations houleuses avec le président vénézuélien n'a pas encore officiellement réagi. 

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