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Venezuela : Nicolas Maduro largement réélu président après un scrutin boycotté par l'opposition

Le taux de participation, d'environ 46%, est le plus faible de l'histoire du pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nicolas Maduro célèbre sa victoire lors de l'élection présidentielle vénézuelienne, dimanche 20 mai 2018 à Caracas. (JUAN BARRETO / AFP)

Une victoire attendue dans un contexte électrique. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a été réélu, dimanche 20 mai, lors d'un scrutin déclaré illégitime par ses opposants, qui ont dénoncé des pressions sur les électeurs et exigé un nouveau vote. Après le dépouillement de la quasi totalité des bulletins de vote, le président socialiste sortant remporte 67,7% des voix contre 21,2% à son principal adversaire Henri Falcon, lequel a rejeté le processus électoral. Le taux de participation, d'environ 46%, est le plus faible de l'histoire du pays.

S'exprimant devant ses sympathisants, Nicolas Maduro s'est réjoui d'un "record historique". "Jamais auparavant un candidat présidentiel n'avait gagné avec 68% des voix du peuple, et jamais auparavant il n'avait 47 points d'avance sur le second candidat", a-t-il dit devant la foule réunie devant le palais de Miraflores, la résidence présidentielle.

Mais peu avant les résultats officiels, Henri Falcon a rejeté ce scrutin, faute de "légitimité", et exigé la tenue d'une nouvelle élection avant la fin de l'année. L'adversaire de Nicolas Maduro a pointé du doigt les "points rouges", ces tentes installées par le parti au pouvoir. Après avoir voté, dimanche, les électeurs sont venus s'y inscrire dans l'espoir de recevoir la prime promise par le président.

Un scrutin rejeté par les États-Unis et l'UE

De Bogota à Lima, en passant par Santiago et Madrid, des centaines de Vénézuéliens à travers le monde ont manifesté dimanche pour dénoncer "une fraude". Outre l'opposition, les Etats-Unis, l'Union européenne et le groupe de Lima, une alliance de 14 pays d'Amérique et des Caraïbes, rejettent ce scrutin.

Tous accusent Maduro de saper la démocratie. Quatre mois de manifestations quasi quotidiennes de l'opposition, qui ont fait 125 morts à la mi-2017, ont été écartés d'un revers de main avec la mise en place d'une assemblée constituante, toute-puissante arme politique au service du camp au pouvoir.

Touché par l'effondrement des cours du brut depuis 2014, le Venezuela, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, souffre d'un manque de devises qui l'a plongé dans une crise aiguë. En cinq ans, le PIB a fondu de 45%, selon le FMI, qui anticipe une contraction de 15% en 2018 et une inflation de 13 800%.

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