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"Nous avons enfin un leader !" : à Caracas, la joie des partisans de Juan Guaido, président autoproclamé du Venezuela

Juan Guaido, 34 ans, s'est autoproclamé jeudi "président en exercice" du pays en attendant de nouvelles élections. À Caracas, des dizaines de milliers de partisans de l’opposition ont marché contre le président élu Nicolas Maduro.

Article rédigé par franceinfo - Benjamin Delille
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme tient au milieu de la foule une pancarte "Le peuple ne devrait pas avoir peur du gouvernement mais le gouvernement devrait avoir peur du peuple", le 23 janvier, à Caracas. (FEDERICO PARRA / AFP)

Il est environ 17 heures à Caracas, mercredi 23 janvier, plusieurs milliers de personnes sont encore dans les rues pour manifester leur soutien à Juan Guadio et leur opposition au président Nicolas Maduro. Des dizaines de milliers de partisans de l’opposition ont en effet marché à Caracas et partout au Venezuela à l’appel du président de l’Assemblée nationale, Juan Guaido. L’opposant de 34 ans s’est autoproclamé président du Venezuela par intérim sous les acclamations de la foule et a été rapidement reconnu par les Etats-Unis et de nombreux pays latino-américains pour la plus grande joie de ses partisans...

"Nous avons enfin un leader pour aller de l’avant"

La plupart des manifestants étaient sur l’avenue Francisco de Miranda à la mi-journée pour l’écouter. Carlos était à côté de la scène lorsque l’opposant s’est autoproclamé président par intérim. "C’était fabuleux !, s'enthousiasme Carlos. Nous avons enfin un leader pour aller de l’avant, et en finir avec ces dictateurs." Qu’importe d’ailleurs les menaces proférées par Nicolas Maduro qui accuse l’opposant de vouloir faire un "coup d’Etat" avec le soutien des Etats-Unis.

Maduro peut dire ce qu’il veut, il est illégal, illégitime, il n’a plus rien à dire. Le président maintenant, c’est Guaido.

Carlos

à franceinfo

 
Sauf que l’armée, ciment du régime, a refusé de reconnaître Juan Guaido. Et cela pourrait d’ailleurs entraîner l’arrestation du président de l’Assemblée nationale. Mais pour Arturo, 53 ans, ils n’y ont pas intérêt. "S’ils l’arrêtent, je pense que ça va entraîner une crise sociale très grave, très grave, prédit-il, en saluant d’ailleurs le soutien international envers son nouveau président. Ils sont dans le droit chemin, dans le respect de la constitution et des lois vénézuéliennes." À ses côtés, Ernesto a le sentiment d’avoir assisté à une proclamation historique. 

Guaido ouvre une nouvelle ère. Il a montré qu’il était le représentant constitutionnel et légal du peuple, le président légitime.

Ernesto

à franceinfo


Il existe désormais deux présidents de la République au Venezuela, mais selon José Gregorio, Nicolas Maduro ne sera bientôt plus que l’ombre de lui même : "À partir de demain, nous allons nommer des ambassadeurs pour tous les pays amis, indique José Gregorio. Ils vont défendre les intérêts du peuple vénézuélien, et pas ceux de la narco-dictature de Nicolas Maduro. Le Venezuela a changé et le monde doit le savoir. Nous avions restauré la démocratie le 23 janvier 1958, et nous venir de réitérer le 23 janvier 2019." Sauf que Nicolas Maduro n’a pas dit son dernier mot.

Les Etats-Unis, le Canada et nombre de pays d'Amérique Latine, le Brésil en tête, ont reconnu Juan Guaido comme président, tandis que l'Union européenne appelle à des élections et à écouter la "voix" du peuple au Venezuela. Moscou a au contraire critiqué la décision des pays occidentaux et la Turquie a apporté son soutien à Nicolas Maduro. Celui-ci a annoncé que le Venezuela rompait ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis et que le personnel diplomatique américain aurait 72 heures pour quitter le pays. La situation s’annonce particulièrement tendue dans les jours qui viennent.

A Caracas, la joie des partisans de Juan Guaido, "président" autoproclamé du Venezuela - reportage de Benjamin Delille

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