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Venezuela. Au moins sept morts dans les manifestations post-électorales

Une soixantaine de personnes ont été blessées et une centaine interpellées, dans les débordements qui ont suivi l'élection du successeur d'Hugo Chavez.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des partisans de l'opposant Henrique Capriles manifestent après l'élection de Nicolas Maduro à la tête du Venezuela, à Caracas (Venezuela), le 15 avril 2013. (GERALDO CASO / AFP)

Le nouveau président du Venezuela, Nicolas Maduro, et son adversaire défait, Henrique Capriles, se renvoient la responsabilité. Les manifestations contre l'élection du successeur d'Hugo Chavez ont fait au moins sept morts et une soixantaine de blessés, lundi 15 et mardi 16 avril, selon les autorités. Mardi soir, Henrique Capriles a finalement renoncé à un rassemblement prévu mercredi à Caracas, que le président avait interdit, afin d'éviter de nouvelles violences.

Les manifestations à Caracas qui ont débuté lundi sont violemment réprimées (EVN)

A peine 250 000 voix séparent le vainqueur du vaincu à la présidentielle. A l'appel de l'opposant Henrique Capriles, qui refuse de reconnaître sa défaite et réclame un nouveau comptage des voix, des milliers de personnes sont descendues dans la rue. Les manifestations ont été émaillées de heurts. "A la suite de ces violences, sept Vénézuéliens sont morts. Parmi eux, un fonctionnaire de police de l'Etat de Tachira (ouest)", a annoncé au cours d'une conférence de presse la procureure générale Luisa Ortega, qui a précisé que 135 personnes avaient été interpellées.

Des "hordes fascistes" selon Maduro

"Ils ont été tués par des hordes fascistes", a dénoncé Nicolas Maduro, qui reproche à son adversaire d'orchestrer "un coup d'Etat", onze ans après celui qui avait écarté brièvement du pouvoir le dirigeant socialiste charismatique Hugo Chavez. "Main de fer face au fascisme et l'intolérance. S'ils veulent me renverser, qu'ils viennent me chercher. Je suis là avec un peuple et une armée", a-t-il lancé, mardi, au cours d'une cérémonie à Caracas.

Le veille, des véhicules ont été incendiés dans l'Etat de Barinas, dont est originaire Hugo Chavez, et le siège du parti socialiste (au pouvoir) partiellement détruit dans l'Etat de Tachira. Plusieurs médecins cubains travaillant dans des quartiers pauvres ont aussi été agressés, selon les autorités. La chaîne de télévision officielle VTV et la chaîne internationale Telesur affirment que des groupes d'opposants à moto s'en sont pris à leurs sièges à Caracas.

Le gouvernement accusé d'avoir "ordonné" les violences

"L'illégitime et son gouvernement ont ordonné la violence pour éviter le comptage des votes ! Ce sont eux les responsables", a écrit Henrique Capriles sur Twitter. "Fraude" ou encore "Maduro, tu m'as volé mon vote" pouvait-on lire sur les murs à Caracas, où des abribus ont également été détruits lors d'incidents avec la police qui a fait usage de gaz lacrymogène.

"Nous avons le droit de demander un nouveau comptage des votes pour connaître la vérité", estime Yoni Pares, une étudiante de 24 ans, rencontrée par l'AFP. "Je suis sûre qu'il y a eu des fraudes, mais il faut que nos manifestations restent pacifiques", a-t-elle ajouté, accusant des "bandes de chavistes à moto" de chercher à "générer la violence". "Cela a été un peu irresponsable d'appeler à sortir manifester en disant qu'il y a eu fraude. Si tout le monde descend dans la rue, cela peut déboucher sur le chaos", juge de son côté Luis Alvarez, un cuisinier de 26 ans.

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