Venezuela : un fauteuil pour deux à la présidence du Parlement entre Juan Guaido et son rival chaviste
Fort de son statut, Juan Guaido entend obtenir une deuxième chance pour poursuivre son bras de fer avec Nicolas Maduro, qu'il rend responsable de la crise économique et sociale que traverse le Venezuela.
La crise politique au Venezuela est toujours aussi vive. Empêché d'accéder à l'hémicycle, Juan Guaido a été réélu, dimanche 5 janvier, président du Parlement vénézuélien par les députés d'opposition. Le vote a été organisé au siège du journal El Nacional (en espagnol), dans le centre de Caracas. Car les forces de l'ordre ont empêché toute la journée Juan Guaido, des députés d'opposition et des journalistes d'accéder au Parlement.
Juste avant, un élu rival, Luis Parra, a revendiqué le poste avec le soutien du pouvoir chaviste. Nicolas Maduro a reconnu aussitôt ce candidat, se réjouissant du fait que Juan Guaido ait été "évincé". A la mi-journée, Luis Parra a empoigné un mégaphone depuis le perchoir et s'est déclaré nouveau chef de l'hémicycle dans une cohue indescriptible. Il affirme que 81 députés sur 140 présents ont voté pour lui.
Juan Guaido félicité par les Etats-Unis
Pendant ce temps, l'armée et la police continuaient de refuser à Juan Guaido l'accès au bâtiment. L'opposant a tenté d'escalader les grilles qui l'entourent avant d'être repoussé par un soldat équipé d'un bouclier et bousculé par les militaires. "Je jure devant Dieu et le peuple du Venezuela de faire respecter" la Constitution en tant que "président du Parlement et président par intérim", a déclaré après le scrutin Juan Guaido. Cent des 167 députés que compte l'Assemblée nationale lui ont apporté leur suffrage, dont certains sont poursuivis par la justice.
Une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, le reconnaissent comme président par intérim depuis près d'un an. Avec sa double casquette, le leader de l'opposition entend continuer son "combat", jusque-là infructueux, pour chasser l'héritier politique d'Hugo Chavez, qu'il qualifie d'"usurpateur" depuis la présidentielle jugée "frauduleuse" de 2018. Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, l'a félicité "pour sa réélection" à la tête du Parlement et a condamné "les efforts sans succès" du chef de l'Etat chaviste "de nier la volonté de l'Assemblée nationale démocratiquement élue". De son côté, Nicolas Maduro continue de jouir de l'appui de la Russie, de Cuba et de la Chine mais surtout de l'armée, clé de voûte du système politique vénézuélien.
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