Visite de Sarkozy au Kazakhstan, contrats signés
La visite de Nicolas Sarkozy au Kazakhstan ce mardi s'est déjà traduite par la signature de plusieurs contratsLa visite de Nicolas Sarkozy au Kazakhstan ce mardi s'est déjà traduite par la signature de plusieurs contrats
Tota et GDF Suez détiennent désormais un quart des parts du champ gazier russo-kazakh de Khvalinskoye.
Pour ce premier déplacement au Kazakhstan d'un président français depuis celui de François Mitterrand en 1993, Nicolas Sarkozy est accompagné d'une délégation d'une trentaine de chefs d'entreprises français.
"Le Kazakhstan est pour nous un partenaire majeur dans une région, l'Asie centrale, absolument stratégique pour le monde, un géant avec qui nous voulons développer nos relations dans tous les domaines", a déclaré le chef de l'Etat français dans un entretien paru mardi dans le quotidien Kazakhstanskaïa Pravda.
Exploitation d'un champ gazier pour Total et GDF Suez
Dans le domaine stratégique des ressources énergétiques, dont le sous-sol du Kazakhstan regorge, Total et GDF Suez ont signé mardi un accord pour le rachat de la moitié de la part détenue par la société d'Etat kazakhe Kazmunaigaz dans le champ gazier russo-kazakh de Khvalinskoye pour un montant évalué à un milliard de dollars. Aux termes de cet accord, les deux entreprises françaises détiennent un quart (17% pour Total et 8% pour GDF-Suez) des parts de ce champ d'exploitation, le groupe russe Loukoïl en détenant la moitié et la société d'Etat kazakh le dernier quart.
L'accord a été signé en présence des présidents kazakh Noursoultan Nazarbaïev et français Nicolas Sarkozy, qui effectue mardi une courte visite d'Etat à Astana avec une trentaine de chefs d'entreprises françaises. Le directeur général de Total, Christophe de Margerie, a indiqué à la presse, en marge de la cérémonie de signature, que le champ de Khvalinskoye devrait produire entre 8 et 9 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Le Kazakhstan a aussi annoncé l'ouverture de négociations exclusives avec un consortium dirigé par Spie Capag, un filiale du géant du BTP Vinci, pour la construction d'un oléoduc reliant le champ pétrolier géant de Kashagan à la mer Caspienne. S'il aboutit, ce contrat devrait rapporter selon l'Elysée 1,2 milliard d'euros à la partie française.
Le soutien de Sarkozy à Noursoultan Nazarbaiev
Le président français Nicolas Sarkozy a justifié mardi son choix de soutenir son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev, dont le bilan démocratique est très contesté, en assurant qu'il ne renonçait ni aux "intérêts économiques de la France", ni à "ses valeurs". "Dans cette région du monde, on a déjà beaucoup de crises, beaucoup de difficultés, et un certain nombre de pays ont décidé d'exister comme nations en refusant de se faire la guerre, en s'acceptant les uns les autres et en se tolérant, par exemple le Kazakhstan", a plaidé M. Sarkozy lors d'une conférence de presse avec M. Nazarbaïev.
"Le Kazakhstan a décidé de renoncer à toute forme d'arme nucléaire il y a quelques années (...) je pense que c'est un bon choix. Comme j'aurais été heureux que d'autres pays dans la région fassent ce choix-là, qui un choix de paix qu'on doit au président", a-t-il poursuivi. Le chef de l'Etat français a également relevé que les minorités religieuses et les minorités ethniques étaient "respectées" au Kazakhstan. "La meilleure façon de résoudre des problèmes, car il y a des problèmes, et j'en ai parlé avec le président, c'est pas forcément de venir en donneur de leçons, c'est de venir en ami pour essayer de trouver des solutions", a insisté Nicolas Sarkozy, assurant qu'il avait parlé des questions de démocratie et de droits de l'Homme avec son hôte. "J'ai fait le choix de soutenir, avec la diplomatie française, le Kazakhstan parce que c'est un choix de paix et parce que les dirigeants de ce pays m'ont dit leur profonde volonté d'appliquer les principes fondamentaux de l'OSCE", a-t-il insisté. "Comme toujours, j'assume mes choix (mais) je ne cède pas sur nos intérêts économiques et sur nos valeurs", a conclu Nicolas Sarkozy.
Le Kazakhstan doit prendre à partir du 1er janvier 2010 la présidence tournante de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Des ONG s'en sont inquiétées, dénonçant notamment les atteintes du régime kazakh à la presse et les modalités contestées des réélections du président Nazarbaïev, au pouvoir depuis 1989
-> Dossier :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.