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Yoshihiko Noda a été élu mardi au poste de Premier ministre par le Parlement à la place de Naoto Kan, démissionnaire

Ce partisan de la rigueur budgétaire est ainsi le sixième chef de gouvernement en cinq ans.Elu lundi président du PDJ, formation de centre-gauche au pouvoir depuis deux ans et qui contrôle la toute puissante Chambre des députés, M. Noda était, à ce titre, assuré de décrocher le poste suprême auprès du Parlement.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Yoshihiko Noda, partisan de la rigueur budgétaire, sera nommé Premier ministre mardi. (AFP PHOTO / FILES / Yoshikazu TSUNO)

Ce partisan de la rigueur budgétaire est ainsi le sixième chef de gouvernement en cinq ans.

Elu lundi président du PDJ, formation de centre-gauche au pouvoir depuis deux ans et qui contrôle la toute puissante Chambre des députés, M. Noda était, à ce titre, assuré de décrocher le poste suprême auprès du Parlement.

Agé de 54 ans, M. Noda a obtenu 308 voix sur un total de 475 suffrages. Un deuxième vote doit ensuite intervenir au Sénat, contrôlé lui par l'opposition conservatrice, mais, selon la Constitution, le dernier mot revient aux députés.

Les dossiers qui attendent le nouveau premier ministre

Yoshihiko Noda ne va pas avoir la tâche facile, héritant d'un pays traumatisé par la plus grande tragédie depuis la Deuxième guerre mondiale (catastrophe nucléaire de Fukushima, ndlr), très fortement endetté, et dont la population vieillissante pèse sur les budgets sociaux.

Dès son élection, M. Noda a d'ailleurs déclaré qu'il souhaitait obtenir le soutien de tout le parti et la coopération de l'opposition pour relever ces défis. "Nous sommes dans une situation d'urgence nationale: il faut régler l'accident nucléaire, assurer la reconstruction et faire face à une crise économique grave", a dit le nouveau numéro un nippon.

La troisième économie du monde a de nouveau plongé dans la récession, et le yen fort handicape les exportations.

Report de voix au sein du PDJ

Lundi, au deuxième tour du scrutin du PDJ, M. Noda, 54 ans, a obtenu 215 voix face au ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Banri Kaieda, 62 ans, crédité de 177 suffrages sur les 392 exprimés par les parlementaires du PDJ (centre-gauche).

Le ministre des Finances a bénéficié du report des voix des trois autres candidats qui concouraient pour la présidence du PDJ: l'ex ministre des Affaires étrangères, Seiji Maehara, le ministre de l'Agriculture, Michihiko Kano, et l'ancien ministre des Transports, Sumio Mabuchi.

Son adversaire, M. Kaieda, propulsé avant le scrutin en position de favori grâce au soutien du vétéran du parti, Ichiro Ozawa, 69 ans, et de son allié, l'ex-Premier ministre Yukio Hatoyama, était arrivé largement en tête du premier tour avec 143 voix contre 102 à M. Noda.

Mais la mauvaise image de M. Ozawa, inculpé dans une affaire de financement occulte et suspendu de ses fonctions au sein du PDJ depuis février, a poussé les autres candidats à se reporter sur le ministre des Finances.

Portrait

Yoshihiko Noda, 54 ans, est un financier pragmatique qui croit au pouvoir décisionnaire du gouvernement, mais reconnaît avec humour ne pas avoir un physique télégénique.

"Je suis un homme ordinaire. Je n'ai pas de grandes ressources financières, contrairement aux politiciens par filiation. Je ne suis pas élégant et mon physique n'est pas mon argument de vente", se défend-il.

Il n'a de cesse de reprocher aux hommes politiques leur manque de courage face à une conjoncture difficile et qui tend à s'aggraver.

"Les crises sont des périodes censées faire apparaître des meneurs: hélas, jusqu'à présent, au Japon, cela n'a pas été le cas. La plupart du temps, le pays a été dirigé par des faibles", écrivait-il mi-août sur son site internet.

Reprochant souvent aux politiciens nippons leur gestion idéologique des dossiers, lui se veut réaliste, prêt à mener une politique budgétaire rigoureuse pour assainir les finances publiques et à lever des impôts pour reconstruire le pays en partie dévasté par le séisme du 11 mars.

Fils de militaire aux positions conservatrices
Né en 1957 dans la ville de Funabashi, en banlieue de Tokyo, marié et père de deux garçons, M. Noda a fait des études politico-économiques à l'Université de Waseda et a fait partie de la première promotion de l'Institut Matsushita de l'administration et du management, école privée chargée de former les futurs dirigeants en recourant notamment au sport et à la méditation.

Il est entré au Parlement pour la première fois en 1993.

Ce fils de militaire a sur le passé du Japon des positions assez conservatrices. Par exemple, lors de l'anniversaire de la reddition du Japon le 15 août 1945, il a déclaré que les criminels de guerre japonais condamnés par un tribunal des Alliés n'étaient en fait pas des criminels.

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