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Pourquoi Nicolas Sarkozy prend les devants dans l'affaire Bettencourt

Alors que son immunité judiciaire vient d'être levée, l'ancien chef de l'Etat a fait parvenir au juge son agenda 2007 afin de prouver qu'il ne s'est rendu qu'une seule fois chez l'héritière de L'Oréal.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nicolas Sarkozy le 4 mai 2012 aux Sables-d'Olonne (Vendée). (ALAIN JOCARD / AFP)

Nicolas Sarkozy contre-attaque. A peine son immunité judiciaire perdue, l'ex-président de la République a pris l'initiative de faire adresser une copie certifiée conforme de son agenda de 2007 à Jean-Michel Gentil, le juge d'instruction en charge de l'affaire Bettencourt, révèle Le Journal du dimanche du 17 juin. Quel est l'objectif de cette démarche ? 

• Démentir formellement sa mise en cause par plusieurs témoins

Le nom de Nicolas Sarkozy est évoqué depuis 2010 dans l'affaire Bettencourt. Le juge Gentil enquête sur un possible financement illicite de sa campagne en 2007. Il s'appuie notamment sur les témoignages d'anciens employés qui affirment l'avoir vu à plusieurs reprises chez les Bettencourt début 2007, du vivant de l'ancien ministre André Bettencourt.

Dans une lettre de sept pages adressée au juge, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog entend démontrer que les "prétendus rendez-vous secrets" au domicile des époux Liliane et André Bettencourt n'ont "matériellement pas pu avoir lieu".

Profiter de la fin de son immunité au lieu de la subir

Il est peu fréquent qu'une personne publiquement mise en cause dans un dossier prenne une telle initiative. Loin de paraître subir la fin de son immunité, Nicolas Sarkozy s'en sert ainsi comme d'une "pleine liberté" retrouvée "de se défendre des accusations portées publiquement à son encontre depuis de nombreux mois", comme l'explique Thierry Herzog dans son courrier adressé au juge.

•  Prouver qu'un seul rendez-vous a eu lieu chez les Bettencourt

Dans cet agenda, dont l'ex-président a fait placer l'original chez un huissier, "une unique visite" chez les Bettencourt apparaît, le 24 février 2007 à 12 heures et "pendant environ 20 à 25 minutes". Dans sa lettre, Thierry Herzog jette par ailleurs un doute sur deux autres témoins évoquant l'aspect "impromptu" de la visite. L'avocat estime en substance qu'un ministre de l'Intérieur, très escorté comme Nicolas Sarkozy à l'époque, ne saurait se déplacer de manière discrète.

Quant à une remise supposée d'argent à Nicolas Sarkozy le 29 avril 2007, comme cela aurait été évoqué par l'ex-secrétaire des Bettencourt, Thierry Herzog tranche : ce jour-là, Nicolas Sarkozy était "suivi par des photographes et des reporters toute la journée".

 

Le juge Gentil peut désormais procéder aux vérifications nécessaires. Et décider, ou non, de convoquer Nicolas Sarkozy afin qu'il s'explique de vive voix. 

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