A la Fête de la violette, l'UMP en pleine sarkolâtrie
Mille cinq cents militants UMP ont participé à la première journée d'été de la Droite forte, le premier mouvement du parti. Reportage.
Il n'en fallait pas plus pour remonter à bloc les plus fervents supporters de Nicolas Sarkozy. Deux jours après la décision du Conseil constitutionnel de rejeter les comptes de la campagne de l'ancien chef de l'Etat, plus de 1 500 militants UMP ont participé à la première Fête de la violette. Une fête champêtre organisée samedi 6 juillet en Sologne par la Droite forte, le courant le plus sarkozyste du parti.
Un militant : "Il revient ! C'est notre sauveur !"
Ici, pas besoin de faire des circonvolutions pour faire applaudir le public : à chaque fois que le nom de Nicolas Sarkozy est prononcé, le triomphe est assuré. "Nous sommes là pour lui dire notre affection, notre amitié, notre loyauté", clame le jeune Guillaume Peltier, vice-président de l'UMP et fondateur de la Droite forte.
Alors que l'ancien président de la République a décidé de s'exprimer devant le bureau politique de l'UMP, lundi, la question de son retour sur la scène politique est sur toutes les langues, à commencer par celles des militants. "Il est victime d'une chasse à l'homme. Plus il sera attaqué, plus nous le soutiendrons", lance Stéphane Tiki, délégué national des Jeunes UMP. "On tente de l'abattre. Il n'y a pas mieux pour nous motiver à le soutenir à 300% ! Et je suis sûr qu'il n'y a pas mieux aussi pour le motiver à revenir !", estime François, "à 300% sarkozyste".
Non loin, un retraité s'égosille à chanter le nom de Nicolas Sarkozy. "Il revient ! C'est notre sauveur !", s'enthousiasme André, drapeau tricolore à la main et tee-shirt à l'effigie de l'ex-président sur les épaules. "Nous avons besoin de lui. Il le sait, et c'est pour ça qu'il va revenir", juge à ses côtés Marie, une sexagénaire bien décidée à "militer à fond pour sa victoire en 2017. Il va nous libérer, vous verrez !" Sur un stand, tasses et trousses brodées affichent pour simple texte : "Nicolas, reviens !" Quelques minutes plus tard, Jean-François Copé fend la foule massée sous le chapiteau pour accéder à la tribune. Mais plutôt que de scander son nom, le public, lui, chante... "Nicolas ! Nicolas !"
Hortefeux évoque le "retour"de Nicolas Sarkozy
Proche parmi les proches, son ancien conseiller Camille Pascal lui a rapporté ces témoignages d'amitié en direct, par SMS. "Il est très touché. Surtout dans cette période un peu difficile", assure-t-il. BriceHortefeux, qui a eu au téléphone NicolasSarkozy dans la matinée, tente cependant de tempérer les ardeurs militantes. "Nicolas vous écoute, il vous entend. Il est très attentif à ces gestes d'amitié, de fidélité. Mais pour l'instant, ce n'est pas son retour. Disons que c'est son retour devant sa famille politique... Mais que ce n'est pas son retour dans la vie politique, se reprend-il. Je prends toutes les précautions..."
Jean-François Copé, lui aussi, se montre prudent. Même s'il a déjà répété qu'il s'effacerait au profit de Nicolas Sarkozy si celui-ci décidait d'être candidat en 2017, le président de l'UMP n'a pas perdu toute ambition personnelle. On le presse de questions : Nicolas Sarkozy est-il en train de faire son retour ? Le député-maire de Meaux sourit, ne répond pas. Nicolas Sarkozy a-t-il toujours le leadership de l'UMP ? "Ça... Ecrivez ce que vous voulez... Ce que je constate, c'est qu'il y a une attente très forte."
En décidant de démissionner du Conseil constitutionnel pour "retrouver sa liberté de parole", et rencontrant officiellement lundi les parlementaires de sa famille politique, Nicolas Sarkozy montre en tout cas qu'il n'entend pas rester en retrait. "Il a envie de revenir. Il feint de ne pas l'avoir, mais il a l'envie !", dit, persuadé, le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère, qui a vu l'ancien chef de l'Etat "il y a une dizaine de jours".
"Lundi, il va s'exprimer devant ses amis. Devant les Français, il le fera à un autre moment", lâche Jean-François Copé, qui précise être "en contact permanent avec lui depuis deux jours". L'ancien président pourrait-il reprendre la parole publiquement à la rentrée ? "Son retour, il le fera quand il le décidera, s'il le décide", élude Brice Hortefeux dans un sourire. "En tout cas, s'il revient, ce ne sera pas pour parler de ses problèmes. Ce sera pour parler de la France", complète l'un de ses anciens conseillers à l'Elysée.
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