Nucléaire : la Chine face au défi nord-coréen
La Corée du Nord a procédé à son troisième essai nucléaire. La communauté internationale est sur les dents.
La Corée du Nord a procédé, mardi 12 février, à son troisième essai nucléaire. Un geste qui suscite inquiétudes et condamnations de la communauté internationale. Alliée historique de Pyongyang, la Chine a elle aussi réagi.
"La République démocratique et populaire de Corée a effectué un nouvel essai nucléaire malgré l'opposition générale de la communauté internationale. Le gouvernement chinois exprime sa ferme opposition", a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, qui a toutefois évité le mot "condamnation."
"Je pense que la Chine est très en colère contre ce test"
La Chine va devoir souffler le chaud et le froid avec son voisin. "Je pense que la Chine est très en colère contre ce test", a déclaré mardi Stephanie Kleine-Ahlbrandt, directrice de l'International Crisis Group à Pékin. Cette analyste prévoit qu'"on ne saura pas nécessairement ce qu'il en est des mesures punitives de la Chine", qui recherche avant tout la stabilité de la Corée du Nord. Si le régime de Kim Jong-un s'écroulait sous l'effet des sanctions internationales, la présence militaire américaine pourrait en effet se renforcer dans la région, sous l'effet d'une Corée réunifiée.
La survie économique du régime, affecté de famines chroniques, est pourtant entre les mains de la Chine, notamment au plan énergétique. Et la Chine s'est déjà servie de ce levier pour faire entendre sa voix. En 2006, Pékin avait réduit ses fournitures de pétrole à Pyongyang deux mois après le tir d'un missile balistique et un mois avant son premier test nucléaire. Après le tir d'un engin balistique en décembre par la Corée du Nord, Pékin avait certes fini par voter les nouvelles sanctions en janvier, mais après avoir bataillé pour en réduire la portée.
Le Conseil de sécurité de l'ONU convoqué en urgence
François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" le nouvel essai nucléaire de la Corée du Nord, affirmant que "la France appuiera une action ferme au Conseil de sécurité des Nations unies", qui doit se réunir en urgence mardi en début d'après-midi. L'Allemagne a réclamé "de nouvelles sanctions contre le régime de Pyongyang".
Barack Obama, le président américain, a parlé d'un acte "provocateur" et a appelé à une action internationale "rapide" et "crédible" de la communauté internationale. La Russie a également condamné l'essai nucléaire, estimant qu'il s'agissait d'une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Quant au régime iranien, il a désapprouvé l'essai et réclamé un "mouvement général pour un désarmement nucléaire total."
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