1er mai : Jean-Marie Le Pen n’a jamais soutenu clairement un candidat au second tour

Marine Le Pen va annoncer, mardi 1er mai, ses consignes de vote. Suivra-t-elle la ligne tracée par son père depuis 1988 qui n'a jamais soutenu clairement un candidat pour le second tour ? Retour sur les appels du 1er mai de l'ancien président du FN.

Depuis la présidentielle de 1988, Jean-Marie Le Pen a toujours fait du 1er mai une tribune pour livrer ses consignes de vote, sans jamais appeler explicitement à voter pour un candidat. Aujourd'hui, Marine Le Pen devrait en faire de même. Retour sur les consignes de vote données par Jean-Marie Le Pen depuis 1988.

- 1er mai 1988 : le "pire", le "mal" et le "candidat résiduel"
Pour sa deuxième présidentielle, Jean-Marie Le Pen a obtenu 14,38% des voix, derrière Raymond Barre, Jacques Chirac et François Mitterrand. Devant ses partisans, il rejette fermement le "pire", François Mitterrand, sans pour autant donner de soutien clair au "mal", Jacques Chirac.

Ceux pour qui "le pire n'est pas possible (...) pourront voter pour le candidat résiduel sans donner à leur geste d'autre signification que d'éviter le pire", lance-t-il. Ceux qui "n'arriveraient pas à oublier les injures, les injustices, les reniements, seront conduits, sous leur responsabilité, à refuser de choisir".

Une semaine plus tard, François Mitterrand est réélu avec plus de 54% des voix.

- 1er mai 1995 : plus de cadeau à Chirac. "C'est Jospin en pire"
Place de l'Opéra, Jean-Marie Le Pen (15% au 1er tour) affirme que "le peuple français se voit acculé à choisir entre deux hommes de gauche, tous deux du parti de l'étranger". "Chirac, lance-t-il, c'est Jospin en pire", "un homme de gauche qui a fait et fera une politique de gauche sous un masque de droite".

Ce 1er mai est endeuillé par la mort de Brahim Bouarram, un Marocain de 29 ans poussé dans la Seine en marge du défilé du FN. Quatre agresseurs, issus de la manifestation, seront condamnés en 1998.

Une semaine plus tard, Jacques Chirac est élu avec plus de 52% des voix.

- 1er mai 2002 : Le Pen (16,86% au 1er tour) crée la surprise
Lors de son discours du 1er mai , il appelle les électeurs de gauche à le soutenir contre Jacques Chirac. "N'acceptez pas d'aller voter en vous bouchant le nez", dit-il.

Il ne sera pas entendu. Le 5 mai, Jacques Chirac est réélu avec plus de 82% des voix.

- 1er mai 2007: "bonnet rose et rose bonnet"
Agé de 78 ans, Jean-Marie Le Pen a enregistré son score le plus bas à une présidentielle depuis 1988, avec 10,44%. Devant quelques milliers de personnes, il invite ses électeurs à "s'abstenir massivement" au second tour.

Nicolas Sarkozy, qui a siphonné ses voix et, Ségolène Royal, les deux candidats "bonnet rose et rose bonnet" sont des "représentants officiels des partis et des politiques qui en 30 ans ont amené la France (...) au bord du gouffre".