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A la Fête de l'Huma, DSK n'intéresse pas

Les idées oui, la téléréalité non. A quelques heures de sa confession publique, Dominique Strauss-Kahn n'inspirait qu'un seul commentaire dimanche, dans les allées du Parc George-Valbon, à la Courneuve: "DSK, ce n'est pas de la politique".
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La 76e édition de la Fête de l'humanité a pris fin dimanche soir. (Catherine Rougerie)

Les idées oui, la téléréalité non. A quelques heures de sa confession publique, Dominique Strauss-Kahn n'inspirait qu'un seul commentaire dimanche, dans les allées du Parc George-Valbon, à la Courneuve: "DSK, ce n'est pas de la politique".

A la différence des autres "réunions de partis", la Fête de l'Humanité a ceci de particulier qu'on y rencontre toutes sortes de profils: militants, adhérents, syndicalistes, écrivains, musiciens, artistes ou simple visiteur venu "faire la fête".

De fait, les opinions et le niveau d'engagement politique diffèrent quelque peu. Mais cette année, le sujet Dominique Strauss-Kahn a fait l'unanimité.

"DSK, ce n'est pas de la politique, c'est de la téléréalité", s'indigne Arnaud adhérent au Mouvement des jeunes communistes. "On en a trop parlé et on essaye de faire porter une espèce de culpabilité sur toute la gauche", poursuit le jeune homme de 16 ans.

Venue "plus pour les concerts" que pour les "débats, Fanny, 36 ans, clôt rapidement le sujet: "DSK ?, je ne me sens pas du tout concernée. Il y a bien d'autres sujets à traiter".

Reste que les jugements les plus sévères à l'encontre de l'ex directeur général du Fonds Monétaire International (FMI) viennent des plus politisés. Au stand de l'Ariège, Jean-Marc, 56 ans, pourtant pas "totalement indifférent à l'affaire" se montre sans concession: "DSK, c'est un socialiste qui est assez représentatif de ce qu'est le PS". Puis ce cadre en bâtiment ajoute: "Cela marque une dérive dans beaucoup de domaines y compris de désinformation. Au lieu de parler des questions qui intéressent les gens, on fait tout un tapage".

"C'est une personne qui ne m'intéresse plus du tout. Je parle là en tant que femme", réagit de son côté Danièle, 56 ans, militante au parti communiste depuis plus de 25 ans. Et d'ajouter: "Il s'est complètement discrédité par son attitude. Voir un socialiste se comporter comme un milliardaire, ça non, je ne peux pas".

Mélenchon, la véritable alternative à gauche

A l'opposé, Jean-Luc Mélenchon avait lui plutôt la cote dimanche à La Courneuve. Bien que les jeunes communistes affirment que "ce qui compte, c'est le projet, pas la personne", formalisant ainsi le rejet de la personnalisation de la vie politique, l'eurodéputé a convaincu les sympathisants des forces du Front de Gauche. "Nous pensons qu'il correspond à une vraie alternative. On voit comment il se démarque, y compris au sein même de la gauche", souligne l'ariègeois, membre du parti communiste depuis l'âge de 18 ans.

Pas gênant qu'il soit ex-socialiste ? "Cela prouve qu'il a pris conscience que ce n'est pas au sein du parti socialiste qu'on peut changer les choses". "Il s'est rendu compte que c'était inutile de se battre au sein du PS".

Si beaucoup soulignent par ailleurs "ses qualités humaines très importantes", "sa fraternité", "son sens du collectif et son respect de la base", c'est sa force d'entraînement qui revient le plus souvent dans la bouche des militants.

"C'est une personnalité très forte qui peut être une force d'entraînement aussi pour les législatives", souligne encore Jean-Marc.

A la Fête de l'Huma dimanche, si l'avenir politique de DSK semblait bel et bien scellé, celui de Jean-Luc Mélenchon paraissait lui, solidement engagé.

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