A Nancy, une succession très disputée
Tout l'enjeu du premier tour pour Laurent Hénart et sa liste UDI-UMP-MoDem, tout comme pour son principal rival Mathieu Klein et sa liste PS-Verts-PCF, est d'arriver en tête pour garder une vraie dynamique pour le second tour et l'emporter le 30 mars.
Le camp qui arrivera à mobiliser le 23 mars aura infiniment plus de chance de l'emporter au second tour. Mobiliser ses électeurs n'est pas forcément aisé à Nancy. Au dernier scrutin municipal, en 2008, moins d'un électeur sur deux s'était rendu aux urnes (51,4% d'abstention).
Le dernier sondage, réalisé par Ipsos les 25 et 26 février, donnait le candidat socialiste en tête au premier tour (38% contre 36% pour Laurent Hénart) et gagnant au second tour dans tous les cas de figures. Laurent Hénart espère que ce mauvais sondage va remobiliser son électorat de la droite et du centre : "Je préfère un électrochoc avec un sondage qu'un électrochoc au premier tour ".
Dans ses pérégrinations à la rencontre des habitants dans le Parc de la Pépinière, Laurent Hénart explique aussi à ses électeurs potentiels qu'un point à Nancy, c'est 250 personnes. La participation sera donc cruciale.
Une première depuis la seconde guerre mondiale ?
Nancy pourrait donc basculer à gauche, ce qui ne s'est pas produit depuis 1945. Le candidat socialiste Mathieu Klein joue la force tranquille. Il refuse de dire le moindre mal de son principal adversaire et déroule son programme très social-démocrate : développement économique, transports et sécurité sont ses priorités. Il affiche même une certaine sérénité quand il précise que "c'est autour des idées que nous avons mises dans la discussion que souvent le débat s'est organisé ".
Dans sa tournée de porte à porte, Mathieu Klein vante alternativement ses ambitions pour les transports en commun et son "Nancy business act ", qui projette de favoriser l'accès aux marchés publics pour les entreprises de la région.
Les mêmes thèmes mais pas avec les mêmes idées
Le candidat centriste et le candidat socialiste développent les mêmes thèmes de campagne et se différencient. Si tous les deux mettent en avant le développement économique, ils ne sont pas d'accord sur la sécurité.
L'UDI promet une police municipale 24 heures sur 24, l'installation de 300 caméras de surveillance et des arrêtés anti-mendicité. Le candidat socialiste n'a pas éludé la question de la sécurité mais y répond différemment en promettant un numéro d'appel pour signaler les incivilités.
Les bobos et les quartiers piétons
Laurent Hénart explique aussi le score serré qui s'annonce par l'évolution sociologique de Nancy. C'est l'effet "bobos" selon lui, et l'une de ses illustrations est le projet du candidat socialiste Mathieu Klein qui veut rendre piéton une partie plus large du centre ville. Laurent Hénart, le candidat UDI, dans ses rencontres avec les commerçants, ironise sur François Hollande et les écolos.
Duel ou triangulaire ?
Le Front national n'a pas présenté de liste à l'élection municipale nancéienne depuis 1989, et, à la dernière présidentielle, Marine Le Pen avec 10% des voix à Nancy était très en dessous de son score national. En 2014, le parti d'extrême droite est arrivé à constituer une liste avec difficulté.
Sous la bannière Rassemblement Bleu Marine, Pierre Ducarne parle donc comme les autres de développement économique et de sécurité, tout en se démarquant du discours national du FN.
Crédité de 8% des intentions de vote, le Front national n'est pas très loin des 10% qui lui permettraient de se maintenir au second tour dans une triangulaire. Cette configuration fragiliserait un peu plus le candidat UDI-UMP-MoDem, Laurent Hénart.
Un Front de Gauche en perte de vitesse
Après un bon début de campagne, le Front de gauche (sans le PCF) est attaqué par le vote utile à gauche, renforcé par les bons sondages du PS.
Bora Yilmaz a pour ambition de faire un score honorable pour en finir avec les centristes et pour peser ensuite sur la politique du maire si il est socialiste.
L'élection qui en cache une autre
Et, comme dans toutes les agglomérations, l'enjeu de l'élection municipale cache une autre élection. André Rossinot laisse son siège de maire de Nancy, mais il ne renonce pas à la vie politique, il est cinquième sur la liste du radical Laurent Hénart et il compte bien conserver la présidence de la communauté urbaine du Grand Nancy. Mais pour ça, il a besoin d'une victoire de son dauphin...
Les candidats déclarés
Pierre Ducarne (RBM - FN)
Bora Yilmaz (FG)
Mathieu Klein (PS – EELV – PCF - RG)
Laurent Hénart (UDI – UMP - Modem)
Denis Gabet (DVD)
Christiane Nimsgern (LO)
Frank-Olivier Potier (DVD)
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