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Des élues LFI rappellent qu'Adrien Quatennens ne "s'exprime plus au nom de leur groupe parlementaire"

Hommes et femmes... Bon nombre de députés La France insoumise affichent leur réprobation à l'égard de leur ex-collègue Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales. Ce dernier a annoncé son retour à l'Assemblée, même sans étiquette.
Article rédigé par franceinfo
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Adrien Quatennes compte revenir dès janvier à l'Assemblée, en non-inscrit puisqu'il est suspendu de son groupe LFI, le temps de sa condamnation pour violences conjugales. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Je n'ai tué personne, je n'ai violé personne, je n'ai pas de sang sur les mains", s'est défendu Adrien Quatennens sur BFMTV, mercredi 14 décembre, après sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour "violences" sur son épouse. Des mots qui ne passent pas.

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"Parfois, il faut savoir se taire", tance Danielle Simonnet, après les dernières sorties médiatiques de son collègue député Adrien Quatennens. La députée de la 15e circonscription de Paris a tenu à rappeler, jeudi sur Twitter, qu'Adrien Quatennens "fait l’objet d’une radiation temporaire du groupe, et par conséquent dans ses récentes prises de parole, il ne s'exprime qu'en son nom, et non en celui du groupe parlementaire".

D'autres députées se sont aussi désolidarisées des derniers propos du député du Nord, condamné à quatre mois de prison avec sursis pour "violences conjugales". C'est le cas de Sarah Legrain, députée de la 16e circonscription de Paris  : "Depuis le début, je défends les positions collectives du groupe parlementaire insoumis, je respecte ses méthodes de discussion comme ses décisions. Je continuerai. Je me dois juste de réagir à la communication personnelle d’Adrien Quatennens  : pas en mon nom, pas en notre nom  !" , écrit la parlementaire sur Twitter.

"Comme beaucoup, je ressens un profond malaise face aux interviews d'Adrien Quatennens, ajoute sur Twitter Manon Aubry, coprésidente du groupe confédéral GUE/NGL au Parlement européen. Après une condamnation pour violences conjugales, on ne va pas à la TV pour minimiser ou 'contextualiser' en dévoilant le passé de la victime. Cela va à l'encontre de notre combat féministe."

Même indignation partagée sur Twitter par Marianne Maximi, députée de la première circonscription du Puy-de-Dôme  : "Dévoiler le passé, l'enfance, l'intimité de la victime. Minimiser et relativiser sa propre violence. Cette stratégie est caractéristique des auteurs de violences conjugales. C'est grave. Cela fait du mal (à) nos combats, contre toutes les violences faites aux femmes."

"La communication personnelle d'Adrien Quatennens" provoque aussi le malaise chez Andy Kerbrat. "Reconnaître sa culpabilité et sa volonté de s'amender aurait été suffisant", juge le député de la 2e circonscription de Loire-Atlantique. "Je pense que la formation sur les violences sexistes et sexuelles que nous, le groupe insoumis, avons exigé sera plus que nécessaire." François Ruffin, député de la première circonscription de la Somme, dénonce de son côté l'attitude de son collègue LFI  : "Le jour même où on a une condamnation quand même pour violences conjugales, réagir en direct dans un grand média, ça manque de retenue". 

C'est la première fois qu'autant de députés de LFI affichent leur position. Selon les informations de franceinfo, les parlementaires du groupe avaient reçu dans une boucle Telegram, après le communiqué de la femme d'Adrien Quatennens qui dénonçait des violences répétées il y a deux semaines, un message les invitant à ne pas s'exprimer publiquement. "Dans le groupe, les jeunes députés ont peur de parler", confirme un membre de la direction de LFI à franceinfo, "peur du serrage de vis… Quand on parle, on se prend tous des coups à un moment ou à un autre. Tout le monde s'est déjà pris un coup de sang de Jean-Luc Mélenchon".

Des militants du parti se mettent en retrait

Par ailleurs, des bénévoles de La France Insoumise annoncent jeudi 16 décembre "cesser dès à présent toute activité militante, et ce, pour une durée indéterminée" à Bordeaux et Périgueux, deux jours après la décision de LFI de réintégrer le député du Nord Adrien Quatennens au sein du groupe parlementaire, une fois sa condamnation purgée. "Nous, Jeunes Insoumis-es, dénonçons cette décision des dirigeants nationaux, qui n'est à la hauteur ni de nos valeurs, ni de celles du mouvement et qui insulte toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles dans notre pays", écrivent dans un communiqué les "Jeunes Insoumis-es de Bordeaux" et "Les Jeunes Insoumis-es de Périgueux".

"Le combat contre les violences sexistes et sexuelles pour qu'un autre monde soit possible ne peut se contenter de cette décision inacceptable, qui mine le travail des militants et des militantes jeunes. Dans ces conditions, nous ne pouvons continuer de militer et de représenter un mouvement qui ne respecte pas ses propres engagements et qui n'écoute pas ses militant-e-s", ajoutent-ils dans ce communiqué. Les "Jeunes Insoumis-es de Poitiers" et la plateforme collaborative "Discord Insoumis" avaient pris la même décision mardi 13 décembre, quelques heures après l'annonce officielle de LFI.
 

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