: Vidéo Complément d'enquête. Affaire Baupin : omerta chez les Verts

Certains, jusque dans ses propres rangs, l'appellent "le DSK des Verts". Le député EELV Denis Baupin a-t-il basculé dans le harcèlement sexuel à mesure que son pouvoir augmentait au sein du parti ? Pour "Complément d'enquête", Sandrine Rousseau, l'une des trois élues qui ont porté plainte, témoigne dans cet extrait.

En 2011, peu avant que Denis Baupin soit élu député, il aurait agressé la secrétaire nationale adjointe d'EELV. Ce jour-là, Sandrine Rousseau anime une réunion de militants à Montreuil. Tendue, elle s'absente pour aller aux toilettes. "Quand je suis arrivée dans le couloir, j'ai été surprise de constater que Denis Baupin m'y attendait. Il m'a alors, par surprise, plaquée contre le mur, les mains sur ma poitrine, et a cherché à m'embrasser." "Très surprise", Sandrine Rousseau le repousse, raconte-t-elle, visiblement encore choquée plusieurs années après les faits.

"L'intérêt supérieur du parti"

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour parler ? "Il y a une sorte d'intérêt supérieur du parti, et on ne veut pas le mettre en danger", explique Sandrine Rousseau. A-t-elle eu peur de fragiliser le parti si elle parlait ? "Ah oui, c'était très net", acquiesce-t-elle. 

Vanessa Jérome, sociologue qui s'est intéressée aux habitudes conjugales chez les Verts, s'interroge : pourquoi, alors que "l'on a des témoignages", que "la rumeur est insistante", n'y a-t-il eu "à aucun moment une volonté d'interdire à Denis Baupin d'occuper des positions militantes ? Dans un parti politique, le moyen de rétorsion, c'est l'investiture. Or Denis Baupin a toujours été investi, y compris en 2012, pour la députation."

Extrait de "Affaire Baupin : les dérapages d'un libertin", diffusé dans "Complément d'enquête. Sexe et pouvoir : que cache l'affaire Baupin ?", diffusé le 23 juin 2016