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Affaire Tapie : le parquet demande la mise en examen de Claude Guéant

Le parquet de Paris soupçonne l'ancien secrétaire général de l'Elysée d'avoir chapeauté l'arbitrage frauduleux qui avait rapporté plus de 400 millions d'euros à l'homme d'affaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée et ex-ministre de l'Intérieur, le 29 janvier 2014, à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

Le parquet de Paris a demandé aux juges d'instruction de mettre en examen Claude Guéant. Selon une information obtenue vendredi 17 juillet par l'AFP, c'est pour son rôle présumé dans l'arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit lyonnais que l'ancien secrétaire général de l'Elysée est pointé du doigt.

Le parquet demande aux magistrats de "procéder à l'interrogatoire de Claude Guéant" et de "le mettre en examen du chef de complicité (par instructions) de détournement de fonds publics commis par un particulier", en l'espèce Bernard Tapie.

Des consignes "systématiquement favorables" à Tapie

Le parquet estime que l'enquête des trois juges financiers Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut, avait permis de révéler "l'existence de consignes ou instructions émanant des services de la présidence de la République" sous Nicolas Sarkozy, "systématiquement favorables aux intérêts de Bernard Tapie ou conformes aux souhaits exprimés par ce dernier".

A notamment été mis en exergue "le rôle de Claude Guéant (...) dans la surveillance et le suivi de chacune des phases du règlement du contentieux entre Bernard Tapie et le CDR", la structure à qui avait été confiée la charge de gérer le passif du Crédit lyonnais. Placé en garde à vue en mai 2014, Claude Guéant avait déjà dû répondre aux enquêteurs sur les fréquentes visites de Bernard Tapie à l'Elysée, pour des réunions auxquelles participait le bras droit de Nicolas Sarkozy.

Aux yeux du parquet, les 403 millions d'euros octroyés à Bernard Tapie par un tribunal arbitral pour régler son litige avec le Lyonnais sur la revente d'Adidas, l'ont été "indûment", "au terme d'un arbitrage frauduleux". Les enquêteurs soupçonnent la sentence d'être le fruit d'un simulacre organisé avec l'appui de l'exécutif de l'époque. En février, la justice a d'ailleurs décidé d'annuler la sentence arbitrale, rendue en juillet 2008, et de rejuger le litige.

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