Affaire Tapie : le patron d'Orange, Stéphane Richard, de nouveau mis en examen
L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde été mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics par une personne privée.
Stéphane Richard a de nouveau été mis en examen, jeudi 21 mai, dans le cadre de l'affaire de l'arbitrage rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie après la vente d'Adidas. L'ancien directeur de cabinet de l'ex-ministre de l'Economie Christine Lagarde, aujourd'hui patron d'Orange, est déjà mis examen depuis 2013.
Les juges d'instruction du pôle financier de Paris enquêtent sur cet arbitrage, qui a permis à l'homme d'affaires Bernard Tapie d'obtenir, en juillet 2008, 403 millions d'euros d'indemnités, intérêts inclus. Ils cherchent à savoir si cet arbitrage a été entaché d'irrégularités. Ils s'interrogent notamment sur le choix de préférer à la justice de droit commun, l'arbitrage, c'est-à-dire une justice privée, pour clore le long litige entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas.
Que lui reproche-t-on ?
Stéphane Richard a été mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics par une personne privée, en l'occurrence Bernard Tapie, ont précisé des sources proches du dossier et judiciaire.
Il est soupçonné d'avoir participé à un "simulacre" d'arbitrage pour accorder en juillet 2008 la somme de 403 millions d'euros à l'homme d'affaires, dont 45 au titre du préjudice moral, afin de solder son vieux litige avec le Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas.
Pourquoi a-t-il déjà été mis en examen ?
Stéphane Richard a été mis en examen le 12 juin 2013 pour escroquerie en bande organisée également dans ce dossier. Les enquêteurs veulent déterminer le rôle qu'il a pu jouer dans la décision de recourir à un arbitrage. Pour cela, ils souhaitent dérouler la chaîne de prises de décision ayant conduit au choix de recourir à un tribunal privé dans cette affaire.
Comment réagit-il ?
"Cette mise en examen supplétive est un non-événement. Elle ne change rien, n'apporte rien et ne modifie en rien la position de Stéphane Richard dans ce dossier. Il n'y a en effet aucun fait ni aucun élément nouveau à charge contre lui", a réagi dans un communiqué l'avocat du patron d'Orange.
Stéphane Richard affirme ne pas avoir eu un rôle déterminant dans le choix, partagé selon lui à l'Élysée, de tourner le dos à la justice ordinaire et de préférer une procédure d'arbitrage privé.
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