Cet article date de plus d'onze ans.

Hollande ne conçoit pas un retour de Cahuzac à l'Assemblée

"Comment venir au parlement, là où un mensonge a été prononcé ?", s'est interrogé le président alors que l'ancien ministre souhaite retrouver son siège de député.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Hollande et Jérôme Cahuzac, alors ministre du Budget, à l'Elysée, à Paris, le 4 janvier 2013. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Parti du gouvernement, exclu du Parti socialiste et vilipendé de tous côtés, Jérôme Cahuzac ne s'interdit pourtant pas de revenir à l'Assemblée nationale. Celui qui a démissionné de son poste de ministre du Budget envisage de reprendre son siège de député, a indiqué Jean-Claude Gouget, son suppléant, qui occupe actuellement le siège, mercredi 10 avril sur RTL.

Inconcevable, a estimé François Hollande quelques heures plus tard, lors de son intervention à l'Elysée. "Il y a, je pense, une question de conscience, si encore elle est possible d'être évoquée", a déclaré le chef de l'Etat. "Comment venir au Parlement, là où un mensonge a été prononcé ?", a-t-il ajouté, faisant référénce au fait que Jérôme Cahuzac avait nié devant les députés posséder un compte à l'étranger.

Hollande ne conçoit pas que Cahuzac redevienne député (France 2)

"Je me laisse 15 jours de réflexion"

Député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne de 1997 à 2002 et de 2007 à 2012, Jérôme Cahuzac a été remplacé par son suppléant, Jean-Claude Gouget, après son entrée au gouvernement en mai 2012. L'actuel député a affirmé que l'ancien ministre "est un homme meurtri. Il a l'impression d'être un peu seul à payer". "Lui juge que ce serait bien de revenir. Il m'a dit : 'Je me laisse quinze jours de réflexion.' (...) C'est à lui que ça revient mais je lui ai bien fait entendre que moi, je considérais que c'était une erreur."

Selon son entourage, cité par Le Canard enchaîné, l'ancien ministre juge en tout cas "inhumain" le traitement politique et médiatique qui lui a été réservé. "On me dit que je ne peux pas redevenir député car j'ai menti à l'Assemblée. Je réponds tout simplement que si tous ceux qui ont menti à la représentation nationale devaient quitter l'hémicycle, il y en aurait des tonnes", assène-t-il, selon l'hebdomadaire.

Même si de nombreuses voix jugent impensable qu'il revienne à l'Assemblée, rien ne lui interdit, du point de vue de la loi, de retrouver son siège dans un délai d'un mois à compter de sa démission, c'est-à-dire d'ici au 19 avril. D'après l'un de ses proches, cité par Le Figaro, Jérôme Cahuzac envisagerait donc de retrouver son siège, sans toutefois se rendre physiquement à l'Assemblée "tant que son affaire n'aura pas été jugée".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.