La nuit où Cahuzac, "le judas", a dormi dans sa voiture
"L'Express" a obtenu le témoignage de plusieurs proches de l'ancien ministre. Ils expliquent comment ils ont été bernés des mois durant.
C'est un homme traqué, qui a trompé son monde. Jérôme Cahuzac a clamé son innocence jusqu'au bout, y compris auprès de ses plus proches collaborateurs, révèle une enquête de L'Express, mardi 9 avril.
Pendant des mois, explique la journaliste Elise Karlin, l'ancien ministre du Budget n'a cessé de rassurer ses interlocuteurs, plaidant son innocence au gré des articles accusateurs de Mediapart. L'Express cite un élu socialiste, qui digère mal le jeu de dupes. "Pour moi, ce type est totalement schizophrène. Il est le fraudeur qui combat durement la fraude, le coupable qui se conduit avec le panache de l'innocent - un vrai, grand, malade." Ainsi, Jérôme Cahuzac encourage les membres de son cabinet à s'attaquer aux laboratoires, alors que les rumeurs évoquent ses collusions avec l'industrie pharmaceutique. Il durcit la lutte contre la fraude fiscale, alors qu'il a lui-même trompé le fisc.
L'hebdomadaire revient également sur sa fuite rocambolesque, loin de Paris, après ses aveux. Un ami du Sud-Ouest refuse de l'accueillir et lui claque la porte au nez. Une pharmacie ne veut pas le servir. Un ancien ministre devenu "judas", selon les termes du magazine. Cette nuit-là, Jérôme Cahuzac doit la passer dans sa voiture. Et lorsqu'il évoque son éventuel retour à l'Assemblée nationale, ses proches eux-mêmes n'y croient pas, selon des propos rapportés par L'Express. Ils y voient surtout le baroud d'honneur d'un homme qui cherche "une raison de ne pas se flinguer".
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