Nicolas Sarkozy mis en examen : "Nous trouvions qu'il y avait un déséquilibre" dans la présidentielle de 2007, estime l'ex-directeur de campagne de Ségolène Royal
Patrick Mennucci, directeur de campagne de la candidate socialiste en 2007, a expliqué, jeudi sur franceinfo, que "chaque mot, chaque idée de Ségolène Royal étaient testés par des sondages" par l'équipe de Nicolas Sarkozy.
En 2007, au moment de la campagne de l'élection présidentielle remportée par Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal, "nous trouvions qu'il y avait un déséquilibre dans l'organisation", a indiqué, jeudi 22 mars sur franceinfo, Patrick Mennucci. L'ancien directeur adjoint de la campagne de la candidate socialiste a estimé qu'"il fallait beaucoup d'argent" à l'ancien chef de l'État pour mener la campagne qu'il a réalisé, il y a 11 ans, alors que Nicolas Sarkozy vient d'être mis en examen dans l'enquête sur des soupçons de financement libyen.
"Des meetings plus grands, des façons de travailler... se souvient Patrick Mennucci, qui était chargé des meetings et de l'organisation pour Ségolène Royal. On apprend que chaque mot, chaque idée de Ségolène Royal étaient testés par des sondages. Donc il fallait beaucoup d'argent. Est-ce que cet argent provenait de là ou d'ailleurs, je n'en sais rien, mais c'est un sentiment que nous avions", en conclu l'ex-directeur adjoint de la campagne de Ségolène Royal.
Je suis interrogée sur l’affaire de N https://t.co/1kCFKb4yTp voudrais juste dire ceci : malgré des conditions difficiles, la justice avance. Ma pensée va aux millions de citoyens qui ont le droit de savoir si le match était à armes égales...#République #Ordrejuste #2007
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 20 mars 2018
Concernant le tweet de Ségolène Royal qui évoquait "le droit [pour les citoyens] de savoir si le match était à armes égales", Patrick Mennucci a précisé que "personne ne demande de revoter, mais Ségolène Royal attend une réévaluation des conditions de sa campagne et de sa performance". Il reconnaît "un peu d'amertume". "C'était une campagne difficile, elle n'avait pas eu beaucoup de soutien du Parti socialiste, et aujourd'hui, on apprend d'autres choses."
Pour Patrick Mennucci, "cette affaire est très grave. M. Sarkozy a tout à fait le droit de se défendre et je ne veux pas utiliser cette situation pour lui taper dessus". Pour autant, Patrick Mennucci se dit "sidéré". "J'écoute la défense, ce que dit Nicolas Sarkozy. Derrière cette affaire-là, il y a eu une guerre, qui a des conséquences sur nos vies. Si cela est vrai, il y a des conséquences pour notre pays, pour l'Europe et le monde considérables. C'est tellement grave, ces accusations, que l'on attend la vérité, le procès, et que Nicolas Sarkozy puisse se défendre", a expliqué l'ancien directeur de campagne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.