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"Affaires", "manipulations", "boules puantes" et "peaux de bananes" : les embarras des candidats

A J-2 du premier tour, FranceTV2012 fait un tour d’horizon des embarras qui ont perturbé la campagne de plusieurs candidats. Au menu : "affaires", "manipulations", "boules puantes" et "peaux de banane" dont certaines ressurgiront après le 6 mai.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Des magistrats sur le parvis du palais de justice de Lyon en 2006 (illustration) (AFP PHOTO / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

A J-2 du premier tour, FranceTV2012 fait un tour d'horizon des embarras qui ont perturbé la campagne de plusieurs candidats. Au menu : "affaires", "manipulations", "boules puantes" et "peaux de banane" dont certaines ressurgiront après le 6 mai.

François Hollande (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

La campagne de François Hollande a été perturbée par une affaire de corruption présumée dans le Pas-de-Calais, l'affaire Guérini et celle du Carlton à Lille.

  • La fédération du Pas-de-Calais

Des élus PS de la fédération du Pas-de-Calais ont été accusés de financement occulte en décembre 2011. Des sommes d'argent auraient été versées en échange de l'attribution de chantiers publics à des entreprises de la région.

L'affaire concerne le fief de Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste. M. Hollande a déclaré ne pas avoir été au courant de ces soupçons.

  • L'affaire Guérini

Le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, a été mis en examen en septembre 2011 pour association de malfaiteurs et trafic d'influence.

Il est soupçonné d'être intervenu en dehors de ses prérogatives pour permettre à son frère, Alexandre qui dirige une entreprise l'assainissement, d'agrandir l'une de ses décharges "à des fins de clientélisme servant leurs intérêts communs".

  • L'affaire du Carlton

Dans l'affaire du Carlton de Lille, Dominique Strauss-Kahn a été mis en examen en mars pour "complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée" et "recel d'abus de biens sociaux".

Des SMS qu'a publié Libération et échangés entre l'ancien directeur du FMI, et Fabrice Paszkowski font mention de Pierre Moscovici et Jean-Marie Le Guen.

M. Moscovici a dénoncé des "insinuations à la fois insupportables et inacceptables" contre lui. "Je n'ai pas eu de contact privé avec DSK entre août 2008 et juin 2010, il n'a donc pas pu me parler de Fabrice Paszkowski", a affirmé le député du Doubs.

Jean-Marie Le Guen a lui justifié sa présence dans les SMS par un entretien que M. Paszkowski a sollicité auprès de lui par l'intermédiaire de DSK.

Nicolas Sarkozy (BERTRAND LANGLOIS / POOL / AFP)

La campagne de Nicolas Sarkozy a souffert du volet financier de l'affaire Bettencourt, de l'affaire Karachi et des questions sur l'appartement de l'île de la Jatte.

  • L'affaire Bettencourt : des soupçons de financement illégal de la campagne électorale de 2007

Dans le cadre de l'affaire Bettencourt, Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, a été mis en examen en mars pour abus de faiblesse et complicité d'abus de confiance. il est toujours en détention provisoire malgré des demandes de remise en liberté déposées par son avocat.

Claire Thibout, l'ancienne comptable de la milliardaire, a affirmé en juillet 2010, peu après la publication d'enregistrements clandestins réalisés au domicile la milliardaire, que ce dernier lui avait demandé de retirer 150 000 euros en liquide en mars 2007.

Selon elle, il comptait les remettre à Eric Woerth, alors président de l'"Association de financement pour la campagne de Nicolas Sarkozy" et trésorier de l'UMP depuis 2002.

Face à ces soupçons, M. Sarkozy a nié tout financement illégal de sa campagne (voir la vidéo à 6' 50).

  • Affaire Karachi : le président cité par un ex-haut fonctionnaire

Dans l'affaire Karachi, Gérard-Philippe Menayas a affirmé en décembre que M. Sarkozy, ministre du budget en 1994, aurait validé la création d'une société luxembourgeoise servant à payer des intermédiaires dans des contrats d'armement avec le Pakistan, selon Libération.

D'après cet ancien haut fonctionnaire du ministère de la défense, le président-sortant ne pouvait pas ne pas être au courant du versement de rétro-commissions.

  • Appartement de l'île de la Jatte : des soupçons sur un prêt accordé par l'Assemblée nationale

Un prêt accordé par l'Assemblée nationale à M. Sarkozy pour l'achat d'un appartement entre 1995 et 1997 sur l'île de la Jatte à Neuilly-sur-Seine pose problème. Le président-sortant avait évoqué un prêt de plus de 3 millions de francs (450 000 euros environ). Or, ce prêt ne figurerait pas dans l'acte de vente.

Surtout, selon le site Médiapart, le règlement interne de l'Assemblée interdisait à l'époque l'octroi d'un prêt d'une telle somme.

"Voulons-nous réellement donner un deuxième mandat à un homme qui a donné des explications fausses sur son patrimoine en 2007, qui n'explique pas comment il a acquis son appartement de l'île de la Jatte ?", s'était interrogée à ce propos Eva Joly, candidate écologiste et ancienne juge d'instruction, fin mars.

Eva Joly (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

La candidate écologiste, elle même, a été poursuivie en diffamation.

  • Des plaintes qui ne plaisent pas à son équipe

La candidate d'Europe écologie-Les Verts a d'ailleurs tenté, dans cette dernière séquence de campagne, de jouer une carte qu'elle gardait dans sa manche : celle de la juge anti-corruption.

L'écologiste n'est pourtant pas exempt d'ennuis judiciaires, essentiellement à cause de plaintes pour diffamation.

La dernière en date est celle qui concerne Marine Le Pen. Eva Joly l'avait accusée d'être "l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession".

Eva Joly a été relaxée jeudi dernier par le tribunal de Paris. Marine Le Pen a fait appel. L'audience devrait avoir lieu samedi 21 avril, la veille du premier tour.

Marine Le Pen (MARTIN BUREAU / AFP)

Marine Le Pen a tout fait pour faire oublier les casseroles de son père.

  • Des fréquentations difficilement avouables en France

Un épisode a failli ruiner les efforts de la candidate du Front national, tenante de la "dédiabolisation", pour lisser l'image de son parti : c'est celui du Bal de Vienne en fin janvier.

Invitée par le parti autrichien d'extrême-droite dans la capitale autrichienne, Mme Le Pen a assisté à un bal auquel ont participé des corporations pangermanistes et néonazies.

Jean-Luc Mélenchon (JACQUES DEMARTHON / AFP)

En vue dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a été visé en fin de parcours .

  • Une légion d'honneur sulfureuse

Sa présence lors de la remise de Légion d'honneur à l'ancien rédacteur en chef de Minute et conseiller du président-sortant, Patrick Buisson, a été révélée par des "amis" qui lui voulaient du bien.

De plus, le site de l'hebdomadaire Le Point a évoqué, mercredi 18 avril, un déjeuner entre le tribun de "la gauche de la gauche" et Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'Etat, en 2010, au restaurant de l'Institut du monde arabe.

Enfin, une photo datant de 2001 a, fort opportunément, fait son apparition sur Twitter. Elle montre Jean-Luc Mélenchon, alors ministre de l'enseignement professionnel du gouvernement Jospin, raccompagnant le président syrien Bachar al-Assad à l'aéroport d'Orly.

L 'équipe du candidat du Front de gauche a évoqué des "manipulations".

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