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André Santini prend la tête du Grand Paris

L'inamovible député-maire d'Issy-les-Moulineaux a été élu président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. Il remplace Christian Blanc, qui était secrétaire d'Etat. Les élus de gauche dénoncent une mascarade politique voulue par le chef de l'Etat pour placer un de ses proches à un poste-clé. André Santini n'a pas encore précisé s'il laisserait son siège de député à son suppléant, Frédéric Lefebvre.
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Un amateur du cigares en remplace un autre. Mais la comparaison s'arrête là. Après le départ forcé de Christian Blanc, le Grand Paris perd son rang de secrétariat d'Etat pour devenir la Société du Grand Paris (SGP). Et c'est un fidèle de la “Sarkozie” qui prend la barre à ce poste-clé : André Santini, député-maire d'Issy-les-Moulineaux, commune des Hauts-de-Seine à l'ombre de la capitale.

Personnage tout en rondeur et épicurien au verbe haut, André Santini tranche avec son prédécesseur, perçu comme froid et cassant. “Dédé”, c'est son surnom, n'en est pas moins un redoutable animal politique au cuir épais. Il le fallait pour subir sans broncher, sourire au lèvre, l'accueil qu'il a reçu à la présidence de la société de surveillance du Grand Paris.

Car les élus de gauche, qui siègent de droit au conseil de surveillance en tant qu'élus régionaux, départementaux et municipaux, ne décolèrent pas face à une élection qu'ils qualifient de “mascarade politique” . Les patrons des départements d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, président de la région et Bertrand Delanoë, le maire de Paris, ont claqué la porte de la réunion avant le vote pour dénoncer “la république des copains”. Le communiste Christian Favier, du Val-de-Marne, a retiré sa candidature.

Ils soupçonnent un coup à plusieurs bandes signé Nicolas Sarkozy : d'une part garder le contrôle d'une structure de gestion de la région capitale que le président a lui-même mis en place pour passer par dessus la tête des élus régionaux, dominés par la gauche; d'autre part, permettre à un autre fidèle de retrouver les tapis rouges du pouvoir : Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP souvent qualifié de “porte-flingue” du président. Il est en effet suppléant du député Santini, qui pourrait démissionner de son siège et le lui laisser. Mais André Santini a reconnu qu'il devrait alléger sa carte de visite : il est aussi -entre autres- conseiller régional et vice-président de la Communauté d'agglomération Paris.

Quoiqu'il en soit, André Santini, a bénéficié d'une dérogation à la limite d'âge, normalement fixée à 65 ans, pour pouvoir prendre ce poste. Les élus de gauche dénoncent une autre affaire Jean Sarkozy. Mais le nouvel occupant du costume a fait taire les critiques : “J'ai accepté cette mission parce que je pense pouvoir rendre service et que j'ai de bonnes relations avec tous les élus”, a-t-il déclaré, sourire aux lèvres.

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