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Arbitrage Crédit Lyonnais : "Rien de ce que vous avez sorti n'est vrai", clame Bernard Tapie

Invité lundi soir du journal télévisé de France 2, Bernard Tapie s'est défendu avec vigueur, trois jours après sa mise en examen pour escroquerie en bande organisée dans le cadre de l'arbitrage rendu en sa faveur en 2008. Il a contesté avec force les diverses informations parues dans la presse ces derniers jours, et qui tendent à montrer que l'homme d'affaires a contacté les plus hautes instances de l'État pour plaider son dossier.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Capture d'écran France 2)

Bernard Tapie a fait le show sur le plateau du journal télévisé de France 2 lundi soir. Trois jours après sa mise en examen, pour escroquerie en bande organisée, l'homme d'affaires est venu assurer sa défense lui-même, décidé à contester tous les arguments de son intervieweur. 

Très remonté contre les journalistes, Bernard Tapie s'est plaint d'emblée des "cinq semaines que m'ont fait vivre les médias ". Selon lui, tout ce qui est sorti dans la presse les jours précédents est faux, à commencer par sa relation avec le juge-arbitre Pierre Estoup, lui aussi mis en examen dans ce dossier pour escroquerie en bande organisée. Il jure qu'il ne le connaissait pas. Trois autres personnes ont été mises en examen pour les mêmes motifs : Stéphane Richard, PDG d'Orange et ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Jean-François Rocchi, ancien président du Consortium de réalisation (CDR) chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnias, et l'un des avocats de Bernard Tapie, Maurice Lantourne.

Bernard Tapie, longuement interrogé sur des réunions tenues à l'Élysée, peu avant la décision finale de l'arbitrage lui accordant 403 millions d'euros en 2008, conteste avoir tenté de plaider sa cause secrètement : "Toutes mes visites à l'Élysée, je les ai faites en passant par la porte, en signant le registre ".

Nicolas Sarkozy "visé "

Bernard Tapie l'a affirmé sans détour : Christine Lagarde, à l'époque ministre de l'Économie, a pris la décision de l'arbitrage, mais "il n'est pas possible qu'il n'ait pas donné son feu vert ". Il, c'est précisément Nicolas Sarkozy, président de la République au moment des faits.

Mais l'homme d'affaires s'empresse de dédouaner le chef de l'État : "Moi, M. Sarkozy je peux le voir trente fois, pas une fois je ne lui parlerai de l'arbitrage ". Autrement dit, les deux hommes n'auraient jamais évoqué le sujet. Mais pour lui, clairement, Nicolas Sarkozy est "visé " à travers cette affaire.

Et pour bien exposer ce qu'il estime être de la désinformation, Bernard Tapie a annoncé en direct le lancement d'un site web, Affairetapie.info, pour mettre fin à deux escroqueries, celle du Cradit Lyonnais "et celle, intellectuelle, commise par certains médias et politiques ".

"Arrêtez de lire les journaux "

Bernard Tapie était venu à la télévision avec l'idée de pointer du doigt le travail des journalistes qui enquêtent sur l'affaire, parlant de "la France haineuse, la France qui pleure ".

Le patron de La Provence a même lancé à David Pujadas qui l'interviewaait : "Arrêtez de lire les journaux !" Car selon lui, "ce ne sont pas [ses] déclarations " lors de son audition qui sont sorties dans la presse.

Parlant de "complot ", Bernard Tapie a conclu son intervention par cette phrase : "Il y a deux France : celle de ceux qui ont le droit et celle de ceux qui n'ont pas le droit ". Se classant évidemment dans la deuxième catégorie.

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