Avant Estrosi, d'autres membres de l'UMP s'en sont pris aux gens du voyage
Christian Estrosi, le maire de Nice, a dit "mater" les Roms et les gens du voyage. Ce n'est pas la première fois qu'un élu UMP dérape en tenant des propos anti-Roms ou anti-gens du voyage.
Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, s'est livré, dimanche 7 juillet, à une attaque en règle des gens du voyage, appelant les maires de France à la révolte pour "mater" ceux qui occupent des terrains illégalement. Mais depuis le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en juillet 2010, certains membres de l'UMP ne retiennent plus leurs coups contre les populations nomades, qu'elles soient françaises ou roms. Retour sur ces polémiques récurrentes.
Estrosi appelle "à la révolte" contre les gens du voyage
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/i-Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, le maire de Nice a "appelé les maires de France à la révolte" et "à utiliser le mode d'emploi qui est le [sien]" pour expulser les gens du voyage qui occupent des terrains illégalement. Citant l'exemple de personnes installées sur un terrain de football à Nice et qui auraient déclaré qu'elles y resteraient trois semaines, Christian Estrosi affirme leur avoir lancé : "J'en ai maté d'autres, je vous materai." "La première chose que je fais, c'est vous mettre des caméras partout pour surveiller vos faits et gestes dans les quelques heures qui viennent", leur aurait-il dit.
"On va noter ceux qui rentrent, ceux qui sortent, à quelle minute, à quel moment et ce que vous allez faire partout, partout dans la ville, dans la métropole, etc. Je vais relever les plaques d'immatriculation les unes après les autres (…). Je fais un référé devant le tribunal à titre conservatoire pour pouvoir saisir les véhicules, vous savez, ces belles et grosses voitures avec lesquelles ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquelles il faudrait parfois aux Français toute une vie pour pouvoir se payer les mêmes", a-t-il encore dit.
Le Marseillais qui prônait la violence contre les Roms
Samedi 8 juin, un conseiller général et municipal UMP de Marseille (Bouches-du-Rhône), Didier Réault, a appelé sur Twitter à jeter des cocktails Molotov sur des campements roms de la ville. Il réagissait à un article d'Europe 1, qui annonçait que trois cocktails Molotov avaient été envoyés, sans faire de blessé, dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 juin, contre des caravanes occupées par des familles roms à Hellemmes (Nord), près de Lille. Dans ce tweet, Didier Réault écrit : "Bientôt à Marseille pour la même action." Le hashtag #Capelette fait référence au canton de la Capelette, où près de 400 Roms d'origine roumaine et bulgare vivent depuis un an dans des conditions sanitaires déplorables, selon France 3 Provence-Alpes.
La veille de l'envoi, le concurrent UMP du maire sortant Jean-Claude Gaudin, le député Guy Teissier, était venu rendre visite aux résidents de la Capelette. Il avait tenu des propos très durs envers les Roms, indique Marsactu.fr, estimant que "2 000 Roms" présents dans cette ville, c'était "trop". "Même s'ils étaient dix, c'est encore trop", selon lui.
"Pollueurs", "fraudeurs", "voleurs"… à Royan
Lors d'un conseil municipal à Royan (Charente-Maritime) en mars 2012, le maire UMP Didier Quentin s'est lâché à propos des gens du voyage. Evoquant une quarantaine de caravanes installées en divers endroits de Royan avant de rester "cinq à six semaines" sur un parking, Didier Quentin s'est lancé dans une violente tirade, selon des propos rapportés par la presse locale. "Ils sont pollueurs, laissent quantité d'excréments, de détritus de toute nature", "fraudeurs" et "voleurs à certains égards ; "Ils se branchent sur les réseaux" d'électricité, d'eau et de gaz "sans payer la moindre redevance", a dit le maire, suscitant l'indignation de nombreuses associations de défense des droits de l'homme. Interrogé par l'AFP, l'élu UMP a maintenu ses propos.
A Ris-Orangis, ils "pourrissent la vie des habitants"
En mars 2010, le maire UMP de Courcouronnes, dans l'Essonne, Stéphane Beaudet, se réjouit de l'expulsion de gens du voyage d’un campement de Ris-Orangis, une commune voisine. Dans un courrier envoyé à ses administrés (consultable ici en PDF), il se félicite que "l’appel à la mobilisation" pour l'expulsion des gens du voyage ait payé et soit "une méthode qui marche". "L'édile (...) avait appelé les habitants de sa commune à manifester contre la présence, depuis l’été 2009, d’une quinzaine de caravanes dans un petit bois dans la localité voisine", expliquait alors Rue89.
Le site raconte que le maire de Courcouronnes "n’a pas lésiné sur les saillies aux relents un rien xénophobes", rédigeant un tract réclamant "le départ immédiat des gens du voyage [qui] sera non négociable" et accusant ceux de Ris-Orangis de "pourrir la vie des habitants".
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