Ayrault appelle au "front républicain", FN et UMP dénoncent
"Les républicains devraient tout faire pour qu'il n'y ait aucune possibilité qu'il y ait un maire Front national dans une commune de France ". Avec cette seule phrase, prononcée lors d'un entretien sur Radio J diffusé ce jeudi, Jean-Marc Ayrault a rallumé une mèche, celle du "front républicain", qui refait surface à chaque élection. Et, à trois jours du premier tour des élections municipales, sa déclaration a suscité beaucoup de réactions.
Pour le Premier ministre, qui craint une forte abstention ce dimanche, il est important de rappeler que le FN, qui "a ruiné les communes " qu'il a dirigées (Vitrolles, Marignane, Orange et Toulon), "se développe sur le désarroi et les peurs, mais il n'apporte aucune solution ". Rien d'anormal pour Bruno Le Roux, chef des députés socialistes à l'Assemblée nationale ; pour lui, il faut "avertir des dangers " les citoyens.
L'UMP écarte toute idée d'alliance
Cet appel du Premier ministre n'a, sans surprise, trouvé aucun écho favorable dans les rangs de l'UMP, dont le président appelle depuis longtemps à ne pas choisir entre PS et FN. Jean-François Copé qui était interrogé jeudi matin par Le Figaro , et qui a jugé "extravagant " cet appel de Jean-Marc Ayrault. Il accuse le PS d'user de "vieilles ficelles mitterrandiennes ".
"Hors de question d'accepter la moindre alliance, la moindre fusion avec le FN, mais hors de question également de voter pour le PS qui est allié à l'extrême gauche de M. Mélenchon qui n'a rien à envier à l'extrême droite" (Jean-François Copé)
Même réaction de rejet de la part de Nadine Morano. Pour l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, les paroles de Jean-Marc Ayrault démontrent la fébrilité qui se serait emparée de la gauche. Elle appelle à "leur mettre un coup de pied aux fesses dans les urnes ".
Le FN dénonce le système "UMPS"
Paradoxalement, l'appel de Jean-Marc Ayrault a plutôt donné du grain à moudre aux dirigeants du Front national, qui ne cessent de dénoncer la collusion, selon eux, entre l'UMP et le PS. Marine Le Pen, la présidente du parti d'extrême droite, a réagi sur Twitter.
Sa nièce, la députée du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, a choisi la même voie pour réagir, et témoigner de son exaspération.
Ironiquement, le vice-président du FN, Florian Philippot, a tenu à remercier Jean-Marc Ayrault. Selon lui, il s'agit d'un "beau soutien pour les patriotes du Front national".
Enfin, signe qu'il s'agissait pour le FN de ne pas manquer l'occasion de dénoncer le système, le secrétaire général du parti Steeve Briois a publié un communiqué : "Il est toujours aussi piquant de voir les pseudo-défenseurs de la démocratie représentative péter les plombs quand leur quasi-monopole est en passe d'être démantelé ", écrit-il. Le Front national présente des listes dans près de 600 communes à l'occasion de ces municipales, un record.
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