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Lassés des contrôles, trois lycéens de Seine-Saint-Denis portent plainte contre l'Etat pour "discrimination raciale"

Mamadou, Ilyas et Zakaria, tous élèves à Epinay-sur-Seine, avaient subi un contrôle d'identité au retour d'un voyage scolaire, devant toute leur classe.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Des militants protestent contre les contrôles au faciès, le 29 mars 2012, devant le tribunal de grande instance de Paris.  (MAXPPP)

Ils n'en peuvent plus des contrôles d'identité. Et leur dernier en date, effectué au retour d'un voyage scolaire, gare du Nord à Paris, a été la goutte d'eau. Trois lycéens de Seine-Saint-Denis, élèves en terminale à Epinay-sur-Seine, vont assigner l'Etat en justice pour "discrimination raciale", a annoncé leur avocat Slim Ben Achour, lundi 11 avril, lors d'une conférence de presse.

L'affaire remonte au 1er mars. Ce jour-là, vers 20 heures, Ilyas, Mamadou et Zakaria sont contrôlés à la descente de leur train, devant toute leur classe. Le site de France Bleu rappelle ainsi que Mamadou a été palpé, fouillé et tutoyé, tout comme ses deux camarades. "Zakaria avait sa valise ouverte, Mamadou s'est fait tirer par le bras alors qu'ils n'avaient strictement rien fait", a précisé leur professeure, présente au point presse.

Une plainte, "la seule solution"

Les lycéens reprochent aux policiers d'avoir été ciblés en raison de leur couleur de peau. "Cela m’a choqué, humilié et révolté", a déclaré Mamadou, cité par Le Parisien. La France est un pays que j’aime, je me sens Français, mais on n'est pas tous égaux et c'est inacceptable." Leur enseignante avait tenté de s'interposer. En vain.

"Nous avons ensuite voulu porter plainte au commissariat de Saint-Denis mais elle a été refusée. Il y a une impossibilité pour ces jeunes de se défendre comme n’importe quel citoyen. Porter plainte contre l'Etat, c'est donc leur seule solution", a-t-elle expliqué pour justifier son choix de médiatiser l'affaire en lançant un appel "contre les discriminations en sorties scolaires".

Selon l'avocat des trois élèves, l'assignation sera déposée "au plus tard" mercredi, auprès du tribunal de grande instance de Paris. Mamadou a expliqué vouloir se battre "pour que dans dix ou quinze ans, ses enfants ne vivent pas la même chose".

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