Bataille des primaires : les adhérents "s'en secouent les couettes à coup de pelle à gâteau."
François Hollande a boudé l'ouverture de l'université d'été du PS, hier, à La Rochelle. Et toute la journée, les candidats à la primaire ont fait campagne chacun dans leur coin à coups de piques assassines. "Normal", disent les militants socialistes.
"Vous voyez, il est revenu !" Entouré d'une nuée de journalistes, François Hollande arrive à l'Espace Encan, un ancien marché de poissons où les socialistes tiennent leur université d'été jusqu'à dimanche. A ses côtés, son directeur de campagne, Pierre Moscovici, et l'un de ses soutiens, le maire de Lyon Gérard Collomb. Ce matin encore, c'est la bousculade. Des militants attablés se lèvent précipitamment redoutant de finir piétinés. D'autres, un peu plus loin, regardent la scène.
Parmi eux, Olivier et Nathalie, deux élus parisiens du 14e arrondissement, sensibles aux idées de Benoît Hamon. A quelques semaines du premier tour de la primaire, ils ne s'étonnent pas du climat ambiant. "C'est normal qu'il y ait une bataille d'égo", commente Olivier. "Quand il y a une compétition, il y a forcément des désaccords. Ils n'ont pas tous la même vision de la France ni les mêmes priorités.", explique Nathalie. Le retour à la retraite à 60 ans que refuse Emmanuel Valls, l'austérité prônée par François Hollande, la démondialisation voulue par Arnaud Montebourg... Olivier dresse la liste. "Evidemment, il y a des différences. Et on en débat, c'est ça la politique."
Quant à Martine Aubry François Hollande sur son bilan de premier secrétaire en déclarant que le PS qu'elle avait récupéré en 2008, "faisait pitié", Nathalie ne lui donne pas tout à fait tort. "On a fait du chemin depuis le congrès de Reims. Le Parti socialiste s'est reconstruit. Il y a eu les cantonales, les régionales... On a gagné des élections. Et maintenant on a un programme. Et ça, c'est à Aubry qu'on le doit." Et d'ajouter à titre de comparaison : "Aux Etats-Unis, pendant la primaire démocrate, ça volait beaucoup moins haut entre Barack Obama et Hillary Clinton."
"J'ai une mauvaise nouvelle pour les journalistes", tranche Olivier. "Le 16 octobre, les socialistes seront rassemblés. Et le jour où il y en a un qui sera élu, ils travailleront ensemble." Il imagine même l'un devenir le porte-parole de l'autre. Qu'importe le candidat, en 2012, les adhérents socialistes veulent avant tout gagner. Nathalie ne dit pas autre chose : "Battre Sarkozy, c'est ça notre objectif."
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