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Résultats européennes 2019 : la liste de Benoît Hamon ne décroche aucun élu avec 3,3% des suffrages, selon notre estimation Ispos/Sopra Steria

La survie politique de Benoît Hamon, qui avait quitté le PS en juillet 2017 pour voler de ses propres ailes, est désormais en jeu. 

Article rédigé par franceinfo
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La tête de liste de Génération.s, Benoît Hamon, en meeting à Marseille, le 3 mai 2019. (MAXPPP)

La douche froide était annoncée et elle a eu lieu. La liste de Génération.s conduite par Benoît Hamon n'obtient que 3,3% des voix lors des élections européennes du dimanche 26 mai, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et France Médias Monde. Un score médiocre pour l'ancien candidat du PS à la dernière élection présidentielle (il avait obtenu 6,36%), qui pose la question de son avenir en politique.

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En faisant moins de 5% des voix, Benoît Hamon ne parvient à envoyer aucun candidat au Parlement européen, même pas lui-même. 

Quel était l'objectif du parti ? 

C'était il y a moins d'un an et cela paraît déjà une éternité. Fin juin 2018, Benoît Hamon, à la tête de son tout jeune parti Génération.s, donnait une interview au Parisien dans laquelle il affirmait que "l'objectif" de ces élections européennes était de terminer dans "le tiercé de tête". "Entre les nationalistes et les néolibéraux, les élections européennes doivent concrétiser la naissance d'une nouvelle force écologiste, démocratique et sociale", disait-il. Oui mais voilà, avec pas moins de cinq listes à gauche, l'objectif de finir dans le tiercé de tête est vite devenu irréalisable. L'ancien socialiste s'est alors fixé comme nouvel objectif de "remobiliser ses 2,5 millions de voix obtenues en mai 2017 et la jeunesse qui s'abstient trop", expliquait-il au Monde. Force est de constater qu'il n'a pas remporté son pari. 

Quel est le score obtenu ? 

La liste de Génération.s n'obtient que 3,3% des suffrages, selon notre estimation, ce qui ne lui permet pas d'envoyer des députés au Parlement européen. Un score qui va plonger dans la crise ce jeune parti créé il y a moins de deux ans par Benoît Hamon après son départ du PS. 

Comment a réagi le parti ?

"Nous n’avons jamais ignoré que notre combat prendrait du temps, exigerait de la constance dans les idées et beaucoup de travail sur le terrain. Nous poursuivrons cet engagement, au service de notre projet d’une société du partage, de la reconstruction et de l’unité de la gauche et des écologistes que le résultat de ce scrutin appelle intensément", a réagi dans un communiqué Génération.s. Le mouvement reconnaît que ce score qui ne lui permet pas d'avoir des élus est "une déception". 

Qui sont les candidats élus ?

Aucun candidat de la liste de Benoît Hamon n'est élu. Si certains ne mettront donc pas les pieds à Bruxelles ou à Strasbourg, d'autres vont carrément perdre leur siège d'eurodéputé. C'est le cas, par exemple, de Guillaume Balas, élu sous l'étiquette PS et qui avait rejoint Génération.s pour en devenir le coordinateur national. Isabelle Thomas se trouve dans la même position. Cette députée européenne, élue elle aussi sous les couleurs du PS, avait quitté le parti à la rose en novembre 2017 pour rejoindre Génération.s. 

Que va-t-il se passer maintenant ?

Avec ces européennes, Benoît Hamon savait qu'il jouait son va-tout. Ancien ministre, ancien député et ancien candidat PS à la présidentielle, il ne conserve plus qu'un mandat électif, celui de conseiller régional d'Ile-de-France. Autant dire pas grand-chose pour un homme qui a côtoyé les hautes sphères de la politique. Que va-t-il faire à présent ? Que va devenir son tout jeune mouvement ? "Je ne vous dirai pas ce que je fais. Ça ne servirait à rien. Et je ne veux pas démobiliser mes troupes", confiait-il au Figaro quelques jours avant les élections.

Mais, auprès de l'AFP, fin avril, cet ancien poids lourd socialiste était plus prolixe. "Si cela devait être [ma dernière bataille électorale], je n'en nourrirais pas d'amertume. Si les gens disent non à l'élection, il faut les écouter", avait-il glissé. Auprès de France 2, Benoît Hamon s'était fait encore plus clair. "Je tirerai les leçons d'un deuxième échec majeur au suffrage universel", avait-il déclaré. 

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