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Revenu universel, nucléaire, Europe... Ce que Mélenchon et Hamon pensent de 18 propositions phares

Les discussions se poursuivent entre les deux candidats afin d'envisager le principe d'une candidature unique à gauche pour la présidentielle. Franceinfo compare leur programme sur 18 propositions qui font l'actualité.

Article rédigé par Clément Parrot - Vincent Winter
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Jean-Luc Mélenchon (à gauche) et Benoît Hamon (à droite) posent lors d'une séance photo à Paris, respectivement le 24 janvier 2017 et le 15 décembre 2016. (AFP / FRANCEINFO)

Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon peuvent-ils s'entendre ? Les deux candidats ont acté le principe d'une rencontre pour discuter de l'éventualité d'une alliance, mais chacun pense être en mesure d'incarner cette candidature commune. Après le ralliement de Yannick Jadot à Benoît Hamon, jeudi 23 février, les regards se tournent désormais vers le candidat de la France insoumise et celui du PS dont l'entente pourrait permettre à la gauche d'être présente au second tour de l'élection présidentielle.

Pour envisager ce rassemblement, franceinfo a comparé le programme leur programme respectif sur 18 propositions phares et a tenté de trouver les points de convergence.

Instaurer un revenu universel

 

La promesse d'un revenu universel d'existence est la mesure phare de Benoît Hamon, qui prévoit, dans un premier temps, de valoriser le RSA à 600 euros et de l'étendre à l'ensemble des 18-25 ans. Jean-Luc Mélenchon est, en revanche, totalement opposé à l'idée, qu'il qualifie de "trappe à pauvreté". Il refuse de "se résigner à l’idée que l'on travaille pour souffrir".

Revenir à la retraite à 60 ans

 

Jean-Luc Mélenchon envisage de rétablir la retraite à 60 ans, avec quarante annuités pour une retraite complète. Benoît Hamon préfère parler du renforcement du compte pénibilité. Ce dispositif du quinquennat de François Hollande a été conçu pour permettre aux personnes ayant connu des carrières longues et pénibles de partir plus tôt à la retraite.

Réduire le temps de travail

 

Jean-Luc Mélenchon voudrait "favoriser le passage à 32 heures" et accorder une sixième semaine de congés payés. Benoît Hamon maintient la durée légale à 35 heures, mais propose d’organiser la baisse du temps de travail avec un droit inconditionnel au temps partiel.

Abroger la loi Travail

 

Les deux candidats se sont prononcés en faveur d'une suppression de la loi El Khomri. Mais Benoît Hamon souhaite une nouvelle loi Travail pour conserver certaines avancées, comme le Compte personnel d'activité, la garantie jeune et le droit à la déconnexion.

Fusionner l’impôt sur le revenu avec la CSG

 

Benoît Hamon préconise une fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu (IR). L'idée serait d'avoir un seul et même impôt, progressif comme l'IR et à assiette large comme la CSG. Jean-Luc Mélenchon se prononce contre cette réforme, qui pourrait, selon lui, affaiblir le financement de la protection sociale. Il souhaite rendre la CSG progressive et veut élargir le barème de l'impôt sur le revenu à 14 tranches.

S’affranchir des règles budgétaires européennes

 

Les deux hommes dénoncent l'austérité et souhaitent revoir les règles fixées en matière de dette par le Pacte de stabilité et de croissance européen, notamment la règle des 3% de déficit du PIB. Benoît Hamon souhaite exclure du calcul du déficit les dépenses de défense et d’investissement.

Sortir du nucléaire

 

Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon souhaitent tous deux sortir du nucléaire en 25 ans, avec l'objectif de parvenir à 100% d’énergies renouvelables en 2050. Benoît Hamon, qui était jusque-là moins ambitieux, a évolué à la faveur de l'accord passé avec l'écologiste Yannick Jadot.

Interdire le diesel

 

Benoît Hamon voudrait interdire la commercialisation de voitures diesel à l'horizon 2025. Jean-Luc Mélenchon partage cet objectif, sans pour autant fixer une échéance.

Ouvrir la PMA à toutes les femmes

 

Les deux candidats s'engagent en faveur de l'ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, hétérosexuelles comme homosexuelles.

Légaliser la GPA

 

Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon se prononcent contre la gestation pour autrui.

Autoriser l'euthanasie

 

Les mots peuvent varier, mais la position sur l'euthanasie reste la même. Les deux candidats se prononcent pour le droit à une aide médicale pour "mourir dans la dignité".

Légaliser le cannabis

 

Les deux candidats proposent de légaliser l'usage et la commercialisation du cannabis.

Elire les députés à la proportionnelle

 

Les deux hommes souhaitent une VIe République, dans des modalités parfois différentes. Mais ils se rejoignent sur un scrutin proportionnel aux législatives. Benoît Hamon s'est mis d'accord avec Yannick Jadot pour une "proportionnelle avec prime majoritaire". Jean-Luc Mélenchon souhaite aussi passer à la proportionnelle, sans détailler, pour l'instant, les modalités.

Limiter le cumul des mandats dans le temps

 

Benoît Hamon souhaite limiter le cumul dans le temps à trois mandats identiques consécutifs. Jean-Luc Mélenchon est également favorable à une mesure de non-cumul dans le temps, sans préciser les contours de sa réforme.

Recruter des policiers et des gendarmes

 

Jean-Luc Mélenchon souhaite 10 000 recrutements du côté des forces de l'ordre. Benoît Hamon propose de remplacer tous les départs à la retraite et de créer 1 000 postes par an, soit environ 5 000 sur le quinquennat.

Lier un partenariat avec la Russie

 

"J'ai toujours considéré qu'il fallait avoir la Russie comme partenaire", a expliqué au Parisien Jean-Luc Mélenchon. Cette position russophile est fortement critiquée par Benoît Hamon, qui a notamment dénoncé sur RTL une "forme d'attitude et de complaisance à l'égard de Vladimir Poutine".

Sortir de l'Otan

 

Jean-Luc Mélenchon propose de sortir complètement de l’Alliance atlantique. Benoît Hamon souhaite, pour sa part, que la France demeure dans le commandement intégré de l'Otan, selon Le Monde.

Sortir des traités de l'Union européenne

 

En cas d'échec des négociations avec les partenaires européens (ce qu'il nomme "le plan A") pour réformer l'Union européenne, Jean-Luc Mélenchon est prêt à activer son "plan B", à savoir une sortie unilatérale des traités. Benoît Hamon n'est pas prêt à aller aussi loin : "Je ne veux pas être un de ceux qui ferment la porte et éteignent la lumière en disant : 'l'Europe, c’est terminé'. Je ne briserai pas le projet européen."

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