Budget de l'armée : l'avertissement de Le Drian à Valls
Le ministre de la Défense met en garde le Premier ministre alors que de nouvelles coupes sont envisagées dans le budget de la Défense.
Les nouvelles coupes brutales envisagées dans le budget de la Défense suscitent de vives inquiétudes chez les militaires et au sein même du ministère. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a mis en garde le Premier ministre Manuel Valls sur les graves conséquences qu'auraient de nouvelles coupes supplémentaires dans le budget militaire, indique jeudi 22 mai dans l'entourage du ministre.
"L'année 2014 est déjà extrêment tendue" pour les armées, souligne l'entourage du ministre, confirmant une information du Figaro.fr. Dans une lettre adressée le 9 mai à Manuel Valls et que le quotidien a obtenue, Jean-Yves Le Drian signifie au Premier ministre sa très forte préoccupation face aux graves conséquences militaires, industrielles et sociales d'un coup de rabot supplémentaire dans le cadre du plan d'économies de 50 milliards d'euros du gouvernement.
Les "efforts seront difficiles à réaliser, dans un contexte social proche de l'exaspération", avertit le ministre, soulignant qu'en 2019, son ministère aura supprimé 82.000 emplois en dix ans. Selon Le Canard enchaîné de mercredi, les officiers généraux dirigeant les trois armées (terre, air, marine) ont menacé de démissionner. Le Figaro précise que le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, a adopté la même position lors d'une réunion le 13 mai.
"L'entraînement des armées, déjà inférieur aux normes internationales"
Manuels Valls a promis le 16 mai de respecter la loi de programmation militaire adoptée en décembre, qui prévoit 190 milliards de crédits pour les armées françaises sur la période 2014-2019, mais n'a pas exclu des "ajustements". Le ministre des Finances, Michel Sapin, a admis que les armées devraient consentir un effort, qu'il n'a pas chiffré, dans le cadre de la politique de maîtrise des dépenses publiques engagée par le gouvernement.
Dans sa lettre, qui ne concerne formellement que l'exercice 2014, le ministre de la Défense évalue à 355 millions d'euros les efforts à réaliser cette année. "Une annulation qui se cumulerait avec celle opérée fin 2013, à hauteur de 720 millions d'euros sur les crédits d'équipement de la défense", relève-t-il. Or, selon Jean-Yves Le Drian, "la Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur ses crédits de fonctionnement". De telles contraintes "impactent l'entraînement des armées, déjà inférieur aux normes internationales", souligne-t-il, toujours selon Le Figaro.
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