Campagne présidentielle : les "petits candidats" sont à la recherche de visibilité
Ils ne décollent pas dans les sondages, ils ont peu d'écho dans la presse et ils risquent de ne pas recueillir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à la présidentielle. Comment les petits candidats parviennent à exister dans la campagne ?
La vie est dure pour les petits candidats à l'élection présidentielle. Recueillant au mieux 2% des intentions de vote, selon les sondages, les difficultés s'accumulent pour ceux qui ne bénéficient pas de couverture médiatique régulière.
Qui plus est, recueillir les 500 parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter à l'élection relève de l'exploit pour certains d'entre eux. Sans parler de la réduction de 5% du plafond des dépenses de campagne annoncée par le premier ministre François Fillon dans le cadre du plan de rigueur du gouvernement.
Comment exister médiatiquement quand on est un petit candidat à l'élection présidentielle ?
Formidable outil de campagne pour tout candidat un tant soit peu 2.0, le réseau de micro blogging offre une visibilité non négligeable de par sa capacité de résonnance auprès des médias de masse.
Participer à un tweet clash, c'est le must
Le must dans le domaine : participer à un tweet clash où les twittos (utilisateurs de Twitter) s'interpellent directement sur le site. Récemment, Nicolas Dupont-Aignan a vivement réagi aux propos de Jean-Pierre Chevènement. Celui-ci avait laissé entendre que le candidat de Debout la République soutiendrait Nicolas Sarkozy au second tour.
Il faut dire que le sénateur de Belfort est apprécié sur le réseau. Au lendemain de l'annonce de sa candidature, Twitter avait apporté au fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) un surcroît de réputation en faisant du hashtag ou, en clair, "remplace un mot dans un titre de film par Chevènement" un des plus consultés.
L'idée avait été lancée début novembre et les Twittos français se sont volontiers laissés prendre au jeu. "Le bon, la brute et le Chevènement", "La vérité si Chevènement", "Quatre mariages et un Chevènement"…
Chacun y est allé de son bon mot sur le réseau social, raconte "Le Parisien". Rien de tel pour amuser la Twittosphère, d'autant plus que l'équipe du "Che" a pris la raillerie avec humour en tweetant : "La ruée vers Chevènement".
Surfer sur les thèmes de l'actualité
Casser du sucre sur le dos des candidats - déclarés ou non - est un exercice qui peut s'avérer payant, surtout quand il s'agit de dénoncer leurs choix politique, afin de se placer dans une logique contestataire.
Christine Boutin, candidate du Parti chétien-democrate, a ainsi appelé au boycott de Benetton. La marque de prêt-à-porter italien avait provoqué la polémique après avoir publié des publicités montrant notamment le pape embrasser l'imam de la mosquée égyptienne Al-Azhar au Caire.
Invité plus régulièrement sur les plateaux, l'ancien premier ministre, Dominique de Villepin, commente et analyse les politiques du gouvernement face à la crise. Le fondateur de République solidaire a souligné sur Europe 1 que le vainqueur de l'élection présidentielle aura besoin de rassembler les Français en vue d'un gouvernement d'unité nationale. Une manière de souffler le chaud et le froid sur son hypothétique candidature.
Même méthode pour Jacques Cheminade, candidat de Solidarité et Progrès, si ce n'est que ce dernier doit se contenter de son site Internet pour rendre ses points de vue publics.
Se plaindre du traitement médiatique
Il est vrai que les petits candidats ne bénéficient pas tous du traitement médiatique réservé au grands. Le candidat de Chasse pêche nature et traditions (CPNT), Frédéric Nihous, s'est ainsi illustré en octobre en dénonçant l'ostracisme médiatique dont il s'estime victime.
La plainte peut devenir un argument de campagne, quand il s'agit de défendre les laissés-pour-compte. Utilisée comme leitmotiv, cela conduit aussi à exister… Et à se présenter comme victime des grosses machines électorales, voire comme futur perdant à l'élection présidentielle.
Faire campagne à l'ancienne
Faute de moyens, les petits candidats doivent donc innover avec trois bouts de ficelles. Mais quand cela se révèle impossible, il ne leur reste plus qu'à miser sur les méthodes de campagne à l'ancienne.
Distribuer des tracts, faire les marchés, inviter les citoyens à participer à des meetings. Les méthodes sont traditionnelles, mais elles ont le mérite d'être connues des citoyens.
Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière (LO), s'est lancée dans un tour de France, à l'image du candidat du Nouveau parti anti-capitaliste (NPA), Philippe Poutou, et de celui de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan.
Trotskistes et souverainiste, même combat !
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