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Candidature d'Aubry : les réactions

La première secrétaire du PS a enfin officiellement dévoilé sa candidature à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle. A gauche, les réactions vont de la congratulation chez ses partisans aux félicitations diplomatiques chez ses concurrents. A droite, la déclaration est qualifiée de "non-évènement" de "poncifs" et de "passéiste".
Article rédigé par franceinfo
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A une quarantaine de kilomètres de Martine Aubry, François Hollande, à l'ombre du beffroi d'Arras, déroulait les fondamentaux de sa propre candidature. L'ex-premier secrétaire PS, qui avait un temps pensé annulé son déplacement, a finalement choisi de remettre son rameau d'olivier dans sa poche et de venir quand même en terre nordiste. Il souhaite “un débat courtois” entre socialistes pour cette campagne des primaires : “nous avons les mêmes projets, les mêmes engagements, mais chacun nos méthodes (...) chacun nos priorités. C'est ça une campagne de primaires, faite de respect, faite de considération, mais en même temps aussi de différences et ce sont les électeurs qui vont trancher ces différences”, a réagi François Hollande.

Autre écurie socialiste à avoir le nez collé au prompteur, celle de Ségolène Royal. La candidate de 2007 admet être en position de concurrence avec Martine Aubry, mais “nous ne sommes pas des adversaires, puisque nous aurons à nous rassembler”, tempère-t-elle.

Chez les strausskahniens, toujours en deuil de la candidature de leur champion, on fait contre mauvaise fortune bon cœur : “c'était soit Dominique Strauss-Kahn soit Martine Aubry. Dominique Strauss-Kahn ne peut pas être candidat; effectivement c'est malheureux, politiquement c'est heureux”, raisonne Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris. Un peu obligé, il rend tout même hommage à celle que les évènements ont transformé en sa candidate : “c'est la dame du faire, c'est à dire celle qui aime transformer les choses, qui aime agir et qui n'est pas simplement, comme beaucoup de politiques, dans la parole”.

Logiquement, c'est chez les “aubryistes” que les alleluias sont chantés avec le plus de conviction : “Elle a montré à la fois qu'elle était proche des préoccupations des Françaises et des Français, de leurs soucis quotidiens, et en même temps qu'elle avait une vision de l'avenir pour notre pays, pour l'Europe et pour le monde”, vocalise Elisabeth Guigou.

Inquiétudes communistes, charge de l'UMP

Plus à gauche du PS en revanche, les communistes s'inquiètent : “Ce qui m'a préoccupé, c'est lorsqu'elle dit 'nous aurons des efforts à réaliser, je m'y engage, ils seront justement répartis'". Cette seule phrase est inquiétante car elle ne remet pas en cause une autre répartition des richesses entre le capital et le travail et elle indique que nos concitoyens, notamment les plus modestes, seront mis eux aussi à contribution”, relève Roland Muzeau, le porte-parole des députés communistes.

A droite, sans surprise, l'accueil est plus frais encore : “Je n'ai pas le sentiment qu'elle ait une grande lucidité sur la réalité économique du monde d'hier et d'aujourd'hui, encore moins sur celui de demain”, charge Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP. “C'est une candidate du passé avec un programme dépassé”, tacle Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur.

“Le suspense insoutenable entretenu à coups de messages contradictoires savamment orchestrés (est) enfin levé”, ironise le secrétaire national de l'UMP, Sébastien Huyghe. “Elle est le symbole d'un parti politique vide de toute ambition pour le pays qui en est resté à des recettes appartenant à un passé révolu”, estime le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani.
_ La palme de la haute voltige stylistique revient sans doute à Marc-Philippe Daubresse, le secrétaire général adjoint de l'UMP : “Elle a voulu montrer Martine mais elle a caché Aubry. Derrière Martine la rassembleuse, il y a Aubry la sectaire”, pirouette-t-il.

Grégoire Lecalot, avec agences

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