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Ce que proposent François Hollande et Nicolas Sarkozy en matière d'immigration

FranceTV2012 vous propose de découvrir jusqu’au second tour les clivages entre les programmes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Aujourd’hui, zoom sur les propositions des deux candidats à la présidentielle en matière d’immigration.
Article rédigé par Natalia Gallois, Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des personnes patientent devant la préfecture de Bobigny, le 30 mai 2006. (AFp - Joel Saget)

FranceTV2012 vous propose de découvrir jusqu'au second tour les clivages entre les programmes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Aujourd'hui, zoom sur les propositions des deux candidats à la présidentielle en matière d'immigration.

Déjà bien présent avant le scrutin du 22 avril, le thème de l'immigration a été allègrement développé dans l'entre-deux-tours. Conséquence du plus haut score du Front national à un scrutin présidentiel.

Sur ce sujet comme sur la sécurité, les deux finalistes ont avancé des propositions différentes, voire opposées.

Immigration légale

Réduire de moitié pour Sarkozy...

Diviser par deux l'immigration. Nicolas Sarkozy a fixé cet objectif dès le début de sa campagne. Il entend passer de 180.000 droits de séjour par an à environ 90.000.

S'il dit rester "profondément attaché" à ce "que la France reste un pays ouvert" le président-candidat répète aussi que le système d'intégration à la française ne fonctionne plus. "Il y a une "embolisation" de notre système d'intégration", a-t-il affirmé, jeudi soir, sur France 2.

...limiter et encadrer pour Hollande

Le candidat socialiste juge de son côté "indispensable" une limitation du nombre de migrants autorisés à venir travailler en France, en raison de la situation économique. Il a affirmé que "chaque année le Parlement fixera le chiffre en fonction des besoins de l'économie".

M. Hollande a par ailleurs confirmé qu'il n'expulserait pas des étrangers en situation régulière. "Les étrangers qui sont en situation régulière ne sont pas expulsables", dit-il.

Une ambigüité demeure : la politique des titres de séjours. Sur ce sujet, le candidat socialiste se contente d'annoncer qu'il sécurisera "l'immigration légale".

Immigration illégale

Régularisation "au cas par cas" pour Hollande...

M. Hollande déclare vouloir conduire "une lutte implacable contre l'immigration illégale et les filières du travail clandestin". Les étrangers qui ne sont pas en situation régulière seront raccompagnés à la frontière affirme-t-il.

Le candidat socialiste propose tout de même de "régulariser" les étrangers en situation irrégulière "au cas par cas sur la base de critères objectifs". Ces critères reposeront sur "la durée de résidence, le lien avec l'emploi et les attaches familiales, notamment la scolarisation des enfants". L'enjeu, si M. Hollande est élu, résidera dans le degré de précision de ces paramètres.

...opposition à toute régularisation pour Sarkozy

M. Sarkozy est lui opposé à la régularisation des étrangers en situation irrégulière. Il entend durcir les conditions d'installation sur le territoire français. Le regroupement familial sera conditionné à la connaissance de la langue française et une condition de résidence de 10 ans et de cinq années de travail sera exigée pour l'accès au RSA.

Outre les mesures hexagonales, Nicolas Sarkozy veut agir au niveau européen. Considérant que "la France ne peut pas subir à la fois l'insuffisance des contrôles aux frontières extérieurs de l'Europe et les différences de législation entre les pays", il veut harmoniser les politiques d'asile et entend réviser les accords de Schengen pour pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure un Etat défaillant.

Faute d'évolution d'ici un an, il menace de suspendre la participation de la France aux accords de Schengen jusqu'à l'aboutissement des négociations et de rétablir des contrôles ciblés à ses frontières.

Droit de vote des étrangers

Une meilleure intégration...

C'est la 50ème des 60 propositions de François Hollande, et l'une des plus décriées par Nicolas Sarkozy.
Le candidat socialiste s'engage à permettre aux étrangers (non communautaires) qui résident légalement en France depuis cinq ans de voter aux élections locales. Un droit qui, selon lui, favoriserait une meilleure intégration des étrangers dans la communauté française et renforcerait leur implication dans la vie publique.

"Ce sera uniquement pour les élections municipales, car ce sera le même régime que pour les étrangers européens qui votent déjà aux élections municipales, qui ne sont pas éligibles, qui ne peuvent pas devenir maire ou adjoint, qui peuvent devenir conseillers municipaux", a confirmé M. Hollande, mercredi 25 avril, sur France 2.

...ou un risque de communautarisme ?

Nicolas Sarkozy a assuré mardi qu'il y avait "un risque communautariste" dans cette proposition, alors qu'en 2005, il s'y disait favorable "à titre personnel". Le candidat PS veut "démanteler la citoyenneté et prendre le risque du communautarisme", a renchéri Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de la campagne du président sortant.

Enfin le président-candidat envisage confier tout le contentieux du droit des étrangers au seul juge administratif, ce qui impliquerait de modifier la Constitution et pour y parvenir, il n'exclut pas de passer par référendum, si la voie parlementaire ne marchait pas.

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