Chômage : le PS fustige "le quinquennat du fiasco"

Pour le 10e mois consécutif, le chômage a augmenté et reste au plus haut depuis 12 ans. Martine Aubry parle de "fiasco" et le PS fustige "l'indécence" de Nicolas Sarkozy, qui avait parlé d'"augmentation modérée".

"Les chiffres de ce soir manifesteront une amélioration de la situation avec une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs. Cette augmentation sera assez modérée", avait déclaré Nicolas Sarkozy lundi matin 26 mars sur France Info.

Une présentation alambiquée pour une réalité plus brutale : pour le dixième mois consécutif, le chômage est à la hausse, et à son plus haut niveau depuis 12 ans.

Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (sans activité) s'établit à 2.867.900 (+0,2% sur un mois, +6,2% sur un an) et le nombre total de demandeurs d'emploi atteint en métropole 4.278.600 (+5,8% sur un an), selon les statistiques publiées lundi soir par le ministère du Travail.

"Un sommet de langue de bois présidentielle"

Les réactions politiques pleuvent pour commenter le terme d''"augmentation modérée". Olivier Dartigolles (Front de gauche) parle d'un "sommet de langue de bois présidentielle".

Pour le Front national Steeve Briois, "Nicolas Sarkozy ne peut plus se retrancher derrière la crise pour justifier son échec. ... Il se sent manifestement contraint de camoufler son bilan catastrophique en matière d'emploi par une arnaque sémantique grotesque et méprisante".

Le PS estime enfin que "le candidat sortant s'est livré ce matin à un exercice d'autosatisfaction indécent, au mépris de ce que vivent quotidiennement des millions de demandeurs d'emploi".

"Du premier au dernier jour, le quinquennat de M. Sarkozy a été un fiasco sur le plan de l'emploi, qui est aujourd'hui le problème essentiel des Français", a déclaré Martine Aubry avant de tenir un meeting à Bruxelles.

La barre des 5 millions franchie en juin ou juillet ?

En 2007, Nicolas Sarkozy avait parlé de ramener à 5% le taux de chômage. Fin 2011, celui-ci s'établissait, à 9,4% en métropole, 9,8% si l'on prend en compte les DOM.

En cinq ans, le nombre de demandeurs d'emploi catégorie A (sans activité) a augmenté de 700.000 et le nombre total de plus d'un million. L'UMP se défend en arguant de la pire crise depuis les années 30. Cela sera-t-il suffisant alors que l'emploi reste, et de loin, la préoccupation première des Français ?

D'autant que les prévisions n'incitent pas à l'optimisme : certains experts, comme Alexandre Mirlicourtois, du cabinet économique Xerfi, estiment que "la barre des 5 millions" de demandeurs d'emploi "sera franchie en juin ou juillet".