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Christiane Taubira, le "pilier" de Montebourg

Déjà au mois de décembre Christiane Taubira avait apporté son soutien à Arnaud Montebourg qui se lançait dans la campagne à la primaire socialiste. Qui est ce "pilier" de la campagne du Socialiste ?
Article rédigé par Florencia Valdés Andino
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Christiane Taubira a rejoint Arnaud Montebourg dans sa campagne à la primaire socialiste. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Déjà au mois de décembre Christiane Taubira avait apporté son soutien à Arnaud Montebourg qui se lançait dans la campagne à la primaire socialiste. Qui est ce "pilier" de la campagne du Socialiste ?

Arnaud Montebourg a désigné Christiane Taubira comme son "potominan", le poteau central dans un temple vaudou en créole. "Elle a une vraie aura dans les quartiers populaires, où elle avait fait des 20% dans certains d'entre eux lors de la présidentielle de 200", avait-il dit.

Le 14 décembre, tous les deux ont annoncé, lors d'une conférence de presse, leur alliance. C'est la première personnalité politique qui s'est ralliée au candidat à la primaire socialiste.

Depuis, ils ont fait quelques apparitions ensemble comme lors d'un déplacement à Bonneuil. La députée de Guyane et conseillère régionale ainsi que le candidat sont allés dans cette commune pour soutenir Akli Mellouli et Nathalie Maupied, les deux .

Ce ralliement a pu être considéré comme symbolique par certains observateurs. "La vraie aura dans les quartiers populaires" de Taubira lui apporterait une certaine crédibilité là où son allure de premier de la classe pourrait être rejetée.

En 2009, quand la gauche était en très petite forme, Christiane Taubira était considérée comme une femme providentielle : une Obama française. Cette membre du Parti Radical de Gauche avait été courtisée pour les élections régionales de 2010 par Cécile Dufflot, elle n'avait pas accepté.

Des visions partagées

Au-delà du symbole, Christiane Taubira s'est toujours définie comme "une femme libre". Elle a pris position à plusieurs reprises sur son parti qu'elle estime de plus en plus "fantomatique"."Je prends le risque personnel de m'engager clairement, mais je sais que je peux compter sur les militants et élus de terrain", avait-t-elle déclaré.

Etant radicale, Christine Taubira n'appartient pas à la même formation politique qu'Arnaud Montebourg. Pour lui, ce soutien montre l'ouverture de sa campagne "à toutes les gauches". Les deux politiques n'hésitent pas à évoquer leurs points communs :"Il y a une très vieille convergence entre les combats d'Arnaud et les miens", avait dit Christiane Taubira en décembre.

Par ailleurs, ils ont tous les deux la même vision de l'Europe. Ils avaient dit non lors du référendum sur le Traité sur la constitution européenne. Et ils prônent un "capitalisme coopératif". Cofondatrice de la Confédération caraïbe de la coopération agricole (Caricoop), Christiane Taubira en est la directrice générale de 1982 à 1985. Depuis 1990, elle est membre de l'Office de coopération et de commerce extérieur de la Guyane (l'OCCE).

Une longue carrière politique

Christiane Taubira est issue d'une famille modeste. Sa mère, aide-soignante, éleve seule six enfants. Taubira est aujourd'hui divorcée et mère de quatre enfants. Diplômée d'économie et d'agro-alimentaire à Paris, elle devient professeur de sciences économiques en 1978.

Elle crée le parti Walwari "éventail" en amérindien, en 1993 et en devient la présidente. La même année, elle est élue députée "non inscrite" de Guyane et est réélue en 1997. En 1993, elle vote, dans l'hémicycle, l'investiture du gouvernement Balladur. Elle intègre un petit groupe parlementaire, République et liberté. L'année suivante, elle est quatrième de la liste Énergie radicale menée par Bernard Tapie lors des européennes.

"L'éparpillement de la gauche"

En 2002, elle est la candidate du Parti radical de gauche à l'élection présidentielle avec une campagne axée sur l'"égalité des chances". Elle obtient 2,32 % des voix au premier tour. Selon certains socialistes, cette candidature aurait contribué à l'éparpillement des voix "de gauche" et aurait été une des causes de l'échec de Lionel Jospin à accéder au second tour de l'élection présidentielle. Mais d'après d'autres observateurs, Christiane Taubira avait proposé une alliance à Lionel Jospin, qui n'aurait pas donné suite à cette demande.

Le12 juillet 2006, elle se déclare candidate à l'investiture du PRG pour l'élection présidentielle de 2007. Le 22 octobre, le PRG réuni en Congrès renonce à présenter une candidature, préférant un accord avec le Parti socialiste sur les élections présidentielle et législatives. Le 20 janvier 2007, Christiane Taubira rallie l'équipe de Ségolène Royal où elle est nommée "déléguée à l'expression républicaine".

Par la suite, lors de la campagne des législatives de juin 2007, elle déclare avoir été "approchée" par l'entourage de Nicolas Sarkozy "avant la fin de la présidentielle" pour faire partie du gouvernement, mais "avoir alors décliné l'offre".

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