Cet article date de plus de douze ans.

Circulaire Guéant : le gouvernement va revoir sa copie

Elle avait soulevé un tollé. La circulaire portant sur les étudiants étrangers ne sera pas supprimée mais corrigée. C'est le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez et non son auteur, Claude Guéant, qui l'a annoncé mercredi 4 janvier.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Laurent Wauquiez (g) et Claude Guéant quittent l'Elysée (Paris), le 21 décembre 2011. (AFP - Eric ERIC Feferberg)

Elle avait soulevé un tollé. La circulaire portant sur les étudiants étrangers ne sera pas supprimée mais corrigée. C'est le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez et non son auteur, Claude Guéant, qui l'a annoncé mercredi 4 janvier.

La mobilisation aura porté ses fruits.

Un mois après son lancement, la pétition qui comptait plus de 27 977 signataires (mercredi 4 janvier à 11h30), a sans nul doute pesé dans la décision du gouvernement d'enclencher la marche arrière. Tout comme les manifestations organisées notamment à Paris.

Invité sur RTL, le ministre Laurent Wauquiez, qui a parlé des "malentendus" de la circulaire, a indiqué, mercredi 4 janvier, qu'une une réunion de travail se tiendrait dans l'après-midi et qu'une instruction serait publiée "dans la foulée". Objectif : fournir " une instruction aux préfets qui soit uniquement sur le sujet des étudiants étrangers à haut potentiel".

Les "haut potentiel" épargnés

"L'instruction va viser des cas très précis", a expliqué M. Wauquiez citant le cas d'une entreprise française qui souhaiterait se développer en Chine, en Inde, au Brésil et aurait identifié un étudiant étranger venu se former en France. "On autorisera l'étudiant étranger à travailler dans cette entreprise", a précisé M. Wauquiez.

Mais, le ministre l'a bien répété à plusieurs reprises, seuls les étudiants à hauts potentiels seront concernés. Par ailleurs, le gouvernement n'entend pas du tout renoncer à sa "politique de maîtrise de l'immigration".

Pour tenter d'apaiser les crispations, les ministres de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, de l'Intérieur, Claude Guéant et du Travail, Xavier Bertrand, ont convié autour de la table les présidents de la Conférence des grandes écoles, de la Conférence des présidents d'universités et de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs.

En revanche, les étudiants étrangers, réunis dans un collectif, n'ont pas été invités.

Mobilisation des Intellectuels, du patronat et de l'opposition contre la circulaire

Outre la contestation des intellectuels et des étudiants eux-mêmes, la circulaire avait suscité les critiques de nombreux politiques, à gauche bien sûr mais pas seulement.

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterand, avait pris ses distances le 22 décembre sur RMC, reconnaissant que cette circulaire lui posait "problème".

Quand au patronat, il avait lui aussi fait part de son mécontentement rappelant l'importance, pour les entreprises françaises, de recruter "des profils souvent atypiques".

"Ces jeunes sont très demandés. Ils sont sur des postes souvent à haute responsabilité à l'international, où on a besoin de ces talents particuliers, de ces nationalités. Ils ont une connaissance des langues, des marchés de leur pays. Ils ne prennent la place de personne.", expliquait encore le patronat mi décembre. "On va perdre un marché", prévenait-il.

En pleine hausse du chômage, un autre risque que ne pouvait courir le gouvernement, au-delà de l'impopularité de la circulaire.

Laurent Wauquiez, RTL 4 janvier 2012

Voir la video

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.