Claude Guéant et Michel Gaudin ont répondu à leur mise en cause dans l’enquête truquée de l’IGS
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, tous deux proches de Nicolas Sarkozy, ont contre-attaqué jeudi 12 janvier, en réponse à leur mise en cause dans l'enquête truquée de la "police des polices".
Mis en cause dans la manipulation présumée d'une enquête de l'Inspection générale des services (IGS, police des polices parisiennes) sur un trafic de titres de séjour en 2007, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, et Michel Gaudin, préfet de police de Paris, ont tous deux clamé leur innocence jeudi.
Le journal Le Monde a révélé mercredi que l'IGS est soupçonnée d'être au coeur de "scandale judiciaire", dans le but de jeter le discrédit sur trois fonctionnaires de police réputés proches du PS, ainsi que sur l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, Daniel Vaillant. Dans cette affaire, ceux-ci ont été accusés à tort de corruption peu avant l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, avant d'être innocentés.
Les socialistes dénoncent un système clanique.
En réponse, Claude Guéant a annoncé jeudi sa décision de poursuivre en diffamation Bruno Le Roux, porte-parole du candidat socialiste François Hollande, pour l'avoir mis en cause. Bruno le Roux avait accusé mercredi le ministre de l'Intérieur d'être "au coeur" de cette manipulation présumée. Sur son compte Twitter, il écrit : "Guéant veut créer une diversion plutôt que de s'expliquer !".
"Je n'ai rien à voir avec cette histoire", a répliqué Claude Guéant lors des questions d'actualité au Sénat, en reprochant à la gauche de chercher à "déstabiliser des ministres" à des fins électorales.
"Je demande au Garde des sceaux de poursuivre en diffamation monsieur Bruno Le Roux. Il y a des limites à tout. Il y a des choses qui sont insupportables", a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Aucune mise en examen
Le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, également réputé proche de Nicolas Sarkozy, a de son côté réfuté plusieurs "allégations" le "mettant en cause" dans l'enquête publiée dans Le Monde.
Sans contester le fond du dossier, le préfet de police a usé d'un droit de réponse pour réfuter les passages le visant à titre personnel.
Michel Gaudin avait signé les arrêtés de suspension de quatre fonctionnaires mis injustement en cause. La justice cherche à savoir s'il n'a pas eu connaissance d'éléments judiciaires couverts par le secret de l'instruction. Il a été entendu comme témoin assisté par la justice.
"Je n'ai jamais eu connaissance d'éléments de procédure judiciaire pour proposer la suspension administrative de ce fonctionnaire", écrit-il dans son courrier transmis à la presse. "A la suite de cette audition, je n'ai fait l'objet d'aucune mise en examen", ajoute-t-il.
Michel Gaudin insiste sur le fait qu'il n'est "pas visé par une procédure".
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