Comme prévu, l'Elysée a réduit son train de vie
La Cour des comptes a publié lundi un rapport sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République.
La Cour des comptes a publié, lundi 15 juillet, un rapport (PDF) sur la gestion de l'Elysée. Il s'intéresse à la période du 15 mai au 31 décembre 2012, soit depuis l'arrivée de François Hollande à la présidence. Francetv info vous résume ce document.
Un budget de l'Elysée en baisse
L'instance "constate que la recherche d'économies a été poursuivie, avec une amplification au cours du second semestre en raison des mesures prises." Résultat : un solde positif de 5,4 millions d'euros a été dégagé. L'Elysée en a profité pour reverser près de 6 millions d'euros au budget de l'Etat. Le budget de l'Elysée en 2012 a donc été de 102,9 millions d'euros.
La Cour satisfaite de voir ses recommandations suivies
L'instance écrit à de nombreuses reprises que ses préconisations ont été écoutées, comme sur la création d'un pôle "achats" destiné à mener l'ensemble des achats supérieurs à 15 000 euros. Elle relève, par ailleurs, qu'elle a été entendue sur la restauration administrative : "A partir des recommandations de la Cour, le fonctionnement de ce service a été réformé en profondeur."
Logiquement, la Cour "prend acte des économies déjà réalisées" et "encourage les services de la Présidence à poursuivre dans cette voie".
Pas de sondage, pas d'effet TGV et des baisses de salaires
"Ces résultats favorables résultent de la progression des procédures de mise en concurrence, de l'optimisation et de la rationalisation de la gestion des services pour les achats courants mais également de la réduction de certaines dépenses afférentes à des événements, des déplacements, des missions et réceptions ou la suppression de dépenses telles celles de conseil et de sondages", écrit la Cour.
La fin des sondages. "Le choix fait de ne plus recourir à des sondages commandés par les services de la présidence conduit à ce qu'il n'y a eu, effectivement, aucune dépense depuis le 15 mai 2012", précise la Cour. Un constat qui contraste avec les pratiques présumées de Nicolas Sarkozy. Un juge enquête en effet sur l'ensemble des marchés passés pendant le mandat de l'ancien président, de 2007 à 2012, entre la présidence de la République et des instituts de sondage.
Le TGV "largement médiatisé". A l'été 2012, François Hollande avait communiqué sur ses vacances "normales", avec des trajets en train. Sauf qu'elles n'ont permis aucune économie. Pour les déplacements en France, le chef de l'Etat a pris 14 fois l'avion, 21 fois la voiture "pour des courts trajets" et une fois le TGV. "L'utilisation du TGV, largement médiatisée, est donc restée marginale pour les déplacements sur le territoire", commente la Cour des comptes. Reste qu'elle salue l'utilisation du train et le recul de l'avion. Elle cite notamment un déplacement en train à Bruxelles (Belgique) qui a coûté 36 000 euros au total contre environ 57 000 pour un voyage équivalent en avion effectué en janvier 2012 par Nicolas Sarkozy.
Des salaires en baisse. Dès son arrivée à l'Elysée, François Hollande a réduit son salaire de 30% par rapport à celui de Nicolas sarkozy, le ramenant de 19 721 euros net mensuels à 13 764 euros net mensuels. Il a également plafonné à 13 000 euros net mensuels la rémunération de ses collaborateurs. Ces décisions ont eu "une forte incidence sur les rémunérations nettes les plus élevées", note la Cour. Ainsi, le conseiller élyséen le mieux payé gagne 12 998 euros net, relève Le Lab. Le Nouvel Observateur révélait, en octobre 2012, que Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, gagnait un peu plus de 20 000 euros par mois.
Ce qu'il faut améliorer
La Cour des comptes pointe plusieurs secteurs. Parmi eux : la rémunération des heures supplémentaires, la restauration du palais de l'Elysée, la gestion du parc de l'Elysée, l'entretien de la restauration des immeubles affectés à la présidence.
Elle estime, par exemple, que la restauration au palais est opaque et note qu'elle n'a "ni comptabilité de stock ni contrôle du coût des prestations très diverses fournies par les cuisines". Elle ajoute que "cette situation [est] d'autant plus préoccupante qu'elle portait sur un ensemble de dépenses annuelles de l'ordre de 5,5 millions d'euros, soit plus de 5% des crédits dont disposait la présidence".
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